Un malade à la barre contre Monsanto
SAN FRANCISCO | (AFP) La santé de Dewayne Johnson, atteint d’un cancer en phase terminale qu’il attribue à l’herbicide Roundup de Monsanto, était au centre des débats hier lors du procès qu’intente cet Américain à la multinationale aux États-unis.
« Ma vie a complètement changé » après le diagnostic en 2014, a notamment déclaré Dewayne « Lee » Johnson qui témoignait hier. À 46 ans, ce père de deux garçons souffre d’un lymphome non hodgkidien, incurable, qu’il attribue au fait d’avoir vaporisé, dans le cadre de son travail, en 2012 et 2014 du Roundup et du Ranger Pro, deux herbicides commercialisés par le géant agrochimique Monsanto.
GLYPHOSATE
C’est la première fois que Monsanto, qui vient d’être racheté par l’allemand Bayer, se retrouve sur le banc des accusés pour des effets potentiellement cancérigènes de ces produits contenant du glyphosate, une substance controversée.
Entre 2012 et 2014, M. Johnson a vaporisé sur des terrains scolaires d’une petite ville de Californie, dans l’ouest des États-unis, du Roundup ainsi que du Ranger Pro, produit similaire au Roundup.
Selon M. Johnson, c’est leur principe actif, le glyphosate, qui a causé sa maladie, et Monsanto a sciemment dissimulé sa dangerosité alors qu’il aurait dû en informer le public.
CANCÉRIGÈNE ?
La tâche de l’accusation est ardue, car il s’agit de convaincre les jurés du lien entre les produits au glyphosate de Monsanto et le cancer de Dewayne Johnson alors que celui-ci n’a pas été prouvé scientifiquement en dépit de longues années de débat.
De son côté, Monsanto s’est attaché depuis le début du procès à réfuter tout lien entre glyphosate et cancer, études scientifiques à l’appui.