Le Canada risque de perdre des investissements au profit des É.-U.
OTTAWA | (Agence QMI) Le Canada doit revoir ses politiques fiscales s’il veut éviter de perdre des investissements au profit des États-unis, a prévenu hier l’organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).
Dans un nouveau rapport, l’organisation internationale constate que les récentes baisses d’impôts consenties aux entreprises par l’administration américaine ont « réduit l’attractivité relative de l’investissement au Canada ».
AVANTAGE « DISPARU »
« Le taux nominal et le taux marginal effectif de l’impôt sur les sociétés étaient nettement plus bas au Canada qu’aux États-unis, mais cet avantage a désormais effectivement disparu », note L’OCDE. Dans ce contexte, L’OCDE recommande au gouvernement fédéral de « réexaminer » son système fiscal afin que l’économie canadienne demeure compétitive. En décembre dernier, le taux d’imposition des entreprises est passé de 35 à 21 % au sud de la frontière, alors qu’il est de 15 % au Canada. En y combinant les impôts au niveau des États ou des provinces, le taux d’imposition est similaire dans les deux pays.
Le ministre canadien des Finances, Bill Morneau, a déclaré en fin de semaine à l’agence de presse Bloomberg qu’il tenterait de répondre aux allégements fiscaux américains dans sa mise à jour économique de l’automne.
INCERTITUDES COMMERCIALES
La perte de l’avantage fiscal canadien renforce également les incertitudes liées à la renégociation de l’accord de libreéchange nord-américain (ALÉNA), selon L’OCDE.
L’organisation calcule que mettre fin à L’ALÉNA entraînerait à court terme des pertes équivalentes à 0,5 % du PIB canadien et des pertes de 0,2 % à long terme.
D’ailleurs, la principale inquiétude à peser sur l’économie canadienne est celle du protectionnisme américain, d’après l’organisation basée à Paris. Le Canada pourrait subir les contrecoups des tarifs sur les importations aux États-unis ainsi que des mesures de représailles prises ailleurs.