Dépotoir illégal à Beauport
Un organisme environnemental critique l’inaction de la Ville de Québec dans la gestion des « dépotoirs illégaux »
Des dépotoirs illégaux situés dans des secteurs boisés de Québec inquiètent pour les risques qu’ils représentent, d’autant plus que la Ville ne s’activerait pas pour remédier au problème, déplore un organisme.
Dans le parc industriel de Beauport, visité hier par Le Journal, des déchets s’accumulent à plusieurs endroits dans le bois bordant les rues du secteur.
Au hasard des sentiers, briques, béton, bardeaux de toit et matériaux de construction s’accumulent à quelques pas à peine de l’écocentre du quartier.
Les fondateurs de Purnat, un organisme de nettoyage de dépotoirs illégaux, affirment faire des démarches depuis plus d’un an auprès de la Ville pour obtenir le feu vert afin de nettoyer le secteur.
« Plus ça va, plus il y en a. C’est un beau centre industriel, mais c’est crotté partout. C’est n’importe quoi. On fait des nettoyages un peu partout et Beauport, c’est la poubelle de Québec », dénonce Marcel Poiré, associé à son fils Jean-raphaël.
Si certaines municipalités collaborent bien, d’autres, comme Québec, seraient réticentes.
« Ils agissent à l’ancienne, ils sont encore dans les années 70, où ce n’était pas grave de domper partout », explique Jean-raphaël Poiré.
« À Québec, quand ce n’est pas sur Saint-jean ou au centre-ville, on dirait que ce n’est pas grave », ajoute son père.
AUTOBUS SCOLAIRE ABANDONNÉ
Un genre de camp, érigé à partir de matériaux trouvés sur place, a notamment été établi et est devenu le point de rendez-vous de plusieurs.
Il y a quelques années, dans le secteur du lac Monette, un peu plus au nord, ils ont été jusqu’à trouver un autobus scolaire abandonné en pleine nature.
« En moyenne, à chaque intervention, on sort entre 10 jusqu’à 150 tonnes de déchets. On trouve des carcasses de voitures, des batteries, des meubles, du béton, des bardeaux de toit, on trouve de tout », observe Jean-raphaël Poiré.
PRENDRE SES RESPONSABILITÉS
De son côté, la Ville de Québec se contente d’affirmer que si elle décidait de se lancer dans ce type de corvée, elle pourrait le faire avec ses propres ressources à l’interne. Et si un fournisseur externe était recherché, Purnat n’aurait qu’à soumissionner.
« C’est ça le problème, je ne peux pas partir de mon propre gré ramasser leurs vidanges non plus. Il y a des gens qui ne prennent pas leurs responsabilités et qui continuent de se lancer la balle », critique Marcel Poiré, ajoutant que la Ville doit agir même quand les dépotoirs sont sur des terrains privés.
« Si les gens dompent, c’est parce qu’il n’y en a pas suffisamment qui est fait par la Ville pour les convaincre d’aller à l’écocentre. »
Le président de la Corporation des parcs industriels de Québec a quant à lui indiqué être ouvert aux solutions.
Précisant n’avoir eu aucun contact par le passé avec Purnat, il a affirmé au Journal qu’il poserait des questions sur la problématique.
« C’est de valeur parce que ce sont les citoyens, autant les corporatifs que les particuliers, qui se retrouvent à payer pour les actes de ces gens-là », a souligné Pierre Dolbec.
Purnat est un OBNL qui organise des activités de nettoyage de dépotoirs illégaux partout au Québec et bientôt ailleurs au Canada et aux États-unis. Ils ont ramassé plus de 75 tonnes de déchets en trois ans dans le secteur Montagne-des-roches, à Beauport.