Six ans de prison pour un trafiquant de Montréal
Un trafiquant lié à la pègre asiatique de Montréal et dont la drogue faisait un tabac jusqu’à Québec paiera cher pour son manque de prudence en affaires.
Tan Hai Nguyen vient d’être condamné à six ans de pénitencier après avoir été trouvé coupable de complot et de trafic de cannabis, de haschich et de méthamphétamine, plus tôt ce mois-ci, dans la capitale.
Le récidiviste de 47 ans avait été identifié comme le fournisseur d’un réseau de trafiquants actif à Montréal, à Québec et sur la Côte-nord, durant le projet d’enquête Offusquer de la Sûreté du Québec, mené à l’hiver 2016-2017.
« MON GARS DE MONTRÉAL... »
Nguyen n’a pas été très difficile à coincer, d’après la preuve relatée par le juge Raymond W. Pronovost, le 11 juillet dernier.
C’est son principal client, soit le dirigeant de la cellule de trafiquants basée à Québec, qui a conduit les policiers jusqu’à lui.
Les policiers avaient installé un appareil GPS sur la voiture de marque Acura de Jonathan-pierre Fontaine, à l’insu de celui-ci, dans l’espoir de localiser sa source d’approvisionnement. Les téléphones cellulaires de ce suspect ont aussi été épiés par la SQ.
On a vite découvert que Fontaine parlait souvent à ses complices d’un fournisseur qu’il appelait « mon gars de Montréal ».
En l’espace de deux mois, la balise de géolocalisation fixée sur son auto a permis aux policiers de savoir en temps réel que Fontaine avait été reçu au domicile de Tan Hai Nguyen à 19 reprises. La plupart du temps « pour de courtes périodes de 15 à 20 minutes », a précisé le juge.
« UN FLÉAU »
Le 22 février 2017, la police a fait 16 arrestations et saisi d’importantes quantités de drogue. Fontaine – qui a écopé d’une peine de six ans et demi – a admis qu’il faisait affaire avec Nguyen depuis leur rencontre dans un bar de Montréal.
« Il se rendait directement chez lui et celui-ci répondait à ses besoins en méthamphétamine, cannabis, haschich », a relaté le juge. Chez Nguyen, les policiers ont saisi des listes de comptabilité sur lesquelles étaient inscrits « plusieurs montants » de 20 000 $ à 40 000 $ avec des noms de clients, laissant présager un commerce « lucratif ».
Le juge a conclu qu’une peine sévère s’imposait parce que la méthamphétamine est « un fléau » pour la société et « une drogue dure qui engendre des effets très dommageables ».
De plus, le magistrat n’a vu aucune volonté de se réhabiliter chez le fautif, qui a commis ces crimes alors qu’il était en attente de procès pour production de cannabis depuis 2014. Cette plantation de pot lui a d’ailleurs valu 22 mois de prison en janvier dernier.