La SAQ se défend d’avoir fait appel à des briseurs de grève
Le Syndicat des employés de magasins pourrait porter plainte devant la justice
La Société des alcools du Québec (SAQ) se défend d’avoir fait appel à des briseurs de grève (scabs) la semaine dernière lors de la première journée de débrayage de ses employés de magasins.
« Concernant ces allégations, la Société des alcools du Québec respecte en tous points les lois du travail en vigueur à cet égard », a indiqué hier au Journal le porte-parole de la société d’état, Mathieu Gaudreault.
Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ) accuse la société d’état d’avoir embauché des « scabs » le 17 juillet dernier lors de leur première journée de grève.
« Il y a des gens qui ont travaillé dans des succursales et qui n’avaient pas le droit d’être là », indique la présidente du SEMBSAQ, Katia Lelièvre, dans une vidéo destinée à ses membres hier.
Le SEMB-SAQ dit avoir pris des photos et des vidéos de briseurs de grève et promet de déposer des plaintes au ministère du Travail. Lors de la première journée de grève de ses employé(e)s de magasins, la SAQ a été en mesure d’ouvrir 73 succursales un peu partout au Québec.
La direction de la société d’état a dû réagir rapidement en mettant en place un plan d’urgence qui a fait appel à tout son personnel-cadre non syndiqué.
RETOUR AUX NÉGOS
Hier, les deux parties ont eu une rencontre devant la médiatrice mandatée par le ministère de Travail.
La direction de la SAQ, qui a déposé de nouvelles offres la semaine dernière, attendait une réponse de la part du syndicat qui représente les 5500 employés de magasins et de bureaux.
Une autre rencontre est prévue demain alors qu’une longue pause de deux semaines sera par la suite observée.
La médiatrice du ministère du Travail ne sera pas disponible, car elle sera en vacances.
Il faut dire que les négociations avec les employés de magasins et de bureaux piétinent depuis plus de 17 mois.
Le mois dernier, les employés de magasins et de bureaux de la SAQ ont voté à 91 % pour un mandat de grève de six jours.
COUPES D’HEURES
Les demandes de la SAQ portent notamment sur le « déplacement d’heures » de l’horaire de travail des employés permanents et sur le nombre minimal d’employés à temps complet et à temps partiel.
La SAQ souhaiterait faire travailler davantage les permanents les fins de semaine et non plus en début de semaine comme c’est le cas actuellement.
Cette réorganisation aura toutefois des conséquences. Le syndicat estime que la direction de la SAQ veut retrancher plus de 220000 heures dans son réseau de succursales. Ces compressions se chiffreraient à plus de 7 millions $.