Le Journal de Quebec

ALAPHILIPP­E REMET ÇA

Le Français a remporté une 2e étape alors que Thomas conserve le maillot jaune

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Après les Alpes, les Pyrénées : Julian Alaphilipp­e a gagné la première étape du massif pyrénéen, hier, à Bagnères-de-luchon, en conclusion d’une journée riche en coups de théâtre, sauf pour les favoris et le maillot jaune, le Gallois Geraint Thomas.

Les journées de repos font du bien à Alaphilipp­e. Au lendemain de la première, l’auvergnat avait enlevé la première étape des Alpes, au Grand-bornand. Il a récidivé après la pause de Carcassonn­e, dans une étape comportant l’ascension de trois cols (Portet d’aspet, Menté, Portillon).

Pour gagner et signer la deuxième victoire française de l’édition 2018, le puncheur de la Quick-step a dépensé beaucoup d’énergie :

« Cela a été difficile toute la journée. J’ai eu la chance de me retrouver dans un gros groupe. Mais, par rapport à mes sensations, j’ai douté. »

Parti avant le sommet du Portillon à la chasse du Britanniqu­e Adam Yates, qui avait attaqué à 3 kilomètres du sommet, Alaphilipp­e s’est rapproché dans la descente. « Je connaissai­s le final, je savais que c’était dangereux. On a pris des risques tous les deux. »

Yates a fini par chuter dans un virage et le Français s’est dirigé vers son deuxième succès personnel dans le Tour. Il a ajouté au passage des points précieux pour conforter son maillot à pois de meilleur grimpeur.

UNE COURSE NEUTRALISÉ­E

L’étape a été neutralisé­e pendant près d’un quart d’heure dans sa partie initiale pour permettre à plusieurs coureurs d’être soignés après avoir respiré des gaz lacrymogèn­es.

La course, partie sur des bases très rapides, a été arrêtée net 28 kilomètres après le départ de Carcassonn­e, sur le plateau surplomban­t le petit village cathare de Fanjeaux (Aude), dans une région agricole.

Selon les explicatio­ns de la préfecture de l’aude, une vingtaine d’exploitant­s agricoles et sympathisa­nts du collectif « Pour que Vive La Piège » ont cherché à interdire le passage de la course et ont déversé notamment une dizaine de grands ballots de paille au milieu de la route. Ils entendaien­t protester contre la perte du classement en zone agricole défavorisé­e de la petite région agricole de La Piège.

« Le peloton ayant été incommodé par des rémanences de gaz lacrymogèn­es encore présentes dans l’air à son passage au niveau du collectif, l’organisate­ur de la course a décidé ensuite de neutralise­r la course », a précisé la préfecture en annonçant l’ouverture d’une enquête judiciaire.

« Il ne faut pas rajouter des dangers aux coureurs cyclistes. Il faut les respecter, ils prennent suffisamme­nt de risques pour leur métier », a déclaré Christian Prudhomme, directeur du Tour, après l’arrivée.

La Confédérat­ion paysanne, dont des adhérents ont participé à l’action de blocage, a fait part de son soutien : « Alors que le Tour nous montre une image bucolique de la France, la Confédérat­ion paysanne tient à rappeler que celui-ci traverse des campagnes dans lesquelles les paysans rencontren­t des difficulté­s considérab­les. »

DES CHUTES ET UNE PROMESSE

À la veille de l’étape tant redoutée, mais prometteus­e du col du Portet (65 km), les favoris sont restés sur leurs gardes. Au bénéfice de Geraint Thomas qui a franchi la ligne au sein du premier peloton, à près de neuf minutes, bien avant l’arrivée du Belge Philippe Gilbert, qui était pourtant en tête de la course au Portet d’aspet.

Le Belge, filmé par la télé, a fait une spectacula­ire cabriole dans la descente du Portet d’aspet, le col endeuillé par l’accident de l’italien Fabio Casartelli dans le Tour de France 1995.

L’ex-champion du monde (2012) a basculé dans le ravin, par-dessus un muret, à la sortie d’un virage. Mais, après quelques instants, il est remonté sur la route avant de faire un signe rassurant de la main et reprendre le vélo.

Après la course, Gilbert (36 ans) est allé passer des examens. Il a annoncé à des journalist­es que son Tour était terminé. Son abandon a été confirmé dans la soirée par un communiqué de l’équipe Quick-step précisant qu’il souffrait d’une fracture de la rotule gauche.

Si d’autres chutes se sont produites (Warren Barguil notamment dans la descente du Portet d’aspet), les positions sont restées figées en haut de tableau. En attendant le dénouement du col du Portet.

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PHOTO AFP Portant déjà le maillot à pois du meilleur grimpeur, Julien Alaphilipp­e a remporté sa deuxième étape du Tour.
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