Aussi courte que novatrice
BAGNÈRES-DE-LUCHON | (AFP) Un départ en sas au pied d’un col, une étape courte (65 km) et une arrivée au sommet de l’une des montées des plus difficiles : tous les ingrédients sont réunis pour assurer le spectacle aujourd’hui sur le Tour entre Bagnères-de-luchon et Saint-lary-soulan.
Contrairement à toutes les étapes en ligne, celle d’aujourd’hui ne présentera pas de départ fictif. Ainsi, il n’y aura pas de départ lancé après quelques kilomètres de défilé, mais bien un départ arrêté.
Les premiers pourcentages de Peyresourde (6,5 %) arriveront après seulement 100 mètres de parcourus, obligeant les équipes à se préparer en conséquence pour être d’attaque dès le départ.
« C’est très novateur. On n’a pas beaucoup de repères, on va donc devoir s’inspirer de ce que l’on fait pour la préparation d’un grand contre-la-montre, ou s’inspirer de disciplines comme le VTT avec des courses de deux heures », précise le directeur de la performance chez AG2R La Mondiale, Jean-baptiste Quiclet.
Une étape si courte nécessite une approche différente, notamment au niveau nutritionnel.
« On va plutôt faire un réveil musculaire, bien s’assurer d’avoir les réserves énergétiques à 100 % au départ de la course, mais avec un délai de digestion un peu plus court », explique Quiclet.
DÉPART MODIFIÉ
Et pour offrir encore une connotation plus particulière à ce départ, les organisateurs ont décidé de placer les coureurs dans des sas, en fonction du classement général. Comme se font les départs en cyclocross ou en VTT.
« Le départ en sas, c’est le ruban autour du paquet cadeau. L’idée était de faire quelque chose de spécial, parce que l’on a vraiment quelque chose de différent, qui n’est pas dans les normes », souligne le directeur de course Thierry Gouvenou.
Les vingt premiers du général seront placés dans le premier sas, ce qui pourrait obliger certaines formations à adapter leur stratégie de course. Il y aura ainsi trois Movistar, mais aussi deux coureurs Sky, le maillot jaune Geraint Thomas et son dauphin Chris Froome – deux AG2R La Mondiale.
Les coureurs du peloton du Tour de France seront réunis au pied de la montée de Peyragudes (au-delà de Peyresourde), avec une zone départ qui aura des faux airs de contre-la-montre.
DÉLAIS MODIFIÉS
Avec Peyragudes, Val Louron-azet et le terrible col du Portet, « la deuxième arrivée la plus dure, juste derrière le Ventoux », selon Gouvenou, les coureurs devront avaler près de 3000 m de dénivelé positif.
Gouvenou, qui avait l’habitude de monter les cols dans ce groupe des premiers coureurs lâchés, ne voulait pas « que ce soit une étape coupe-gorge pour le gruppetto. On a donc décidé d’augmenter les délais à 25 % du temps du vainqueur », soit 30 à 35 minutes pour une étape entre 2 heures et 2 h 20.
Si les délais classiques pour une étape de montagne, de 13 à 18 %, avaient été maintenus, le peloton aurait pu baisser à une cinquantaine d’éléments dans les temps, estime le directeur de course.
Bon nombre de sprinteurs avaient jeté l’éponge dès les Alpes (Fernando Gaviria, Dylan Groenewegen, André Greipel, Mark Cavendish, Marcel Kittel). Les survivants qui disputeront la 17e étape peuvent un peu souffler.