Le Journal de Quebec

Impossible de déterminer la cause des décès

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

Les experts ne peuvent déterminer les causes exactes de la mort des trois nouveau-nés qui auraient été assassinés par leur mère à Sainte-marthe-sur-le-lac entre 2014 et 2017.

Les cadavres des trois bébés retrouvés dans la salle de lavage de la résidence qu’occupait l’accusée à l’époque étaient tous «à terme », ayant de 36 à 40 semaines de grossesse, a affirmé la pathologis­te judiciaire Caroline Tanguay.

L’enquête préliminai­re de la femme de 27 ans se poursuivai­t hier, mais une ordonnance de non-publicatio­n empêche de la nommer pour protéger l’identité de sa fillette de trois ans.

Elle fait face à trois chefs d’accusation de meurtre sur des bébés qu’elle a mis au monde à l’insu du conjoint de l’époque.

AUTOPSIES

L’experte a réalisé les autopsies sur le trio de corps découverts en octobre dernier.

L’un n’était qu’un amas d’os enroulé dans une couverture caché dans un sac de déchets, l’autre était en putréfacti­on « très, très avancé » dans un sac à poubelle.

L’accusée qui est détenue depuis son arrestatio­n en novembre a réprimé plusieurs sanglots lors de la descriptio­n de l’état des corps.

Le troisième était « frais » selon la pathologis­te du Laboratoir­e de sciences judiciaire­s et médicoléga­les.

« On parle d’un décès datant de 12 jusqu’à 48 heures », a témoigné Mme Tanguay.

PAS DE CAUSE

Bien qu’elle n’ait pu établir une cause claire pour expliquer sa mort, une déchirure au foie et une infiltrati­on de sang au niveau du ventre, signe que le coeur battait lors de la lésion, ont été relevées.

« Il n’est pas mort dans l’utérus », a-t-elle soutenu.

Un examen des poumons laisse croire que le bébé a respiré après l’accoucheme­nt.

L’état des deux autres nouveau-nés était tel qu’elle n’a pu déterminer la raison de leur décès ou même dater leur mort.

« Le gros bon sens veut que ce soit une grossesse par année », a-t-elle toutefois avancé, en spécifiant que le processus de putréfacti­on peut être influencé par de nombreux facteurs.

Plus tôt en matinée, le père des enfants a poursuivi son témoignage de la veille.

L’ex-conjoint a appris lors de l’audience que les trois cadavres se trouvaient dans la salle de lavage de sa résidence, une informatio­n qu’il ne savait pas.

Son ancienne compagne, avec qui il a partagé quatre ans de sa vie, ne le laissait pas s’occuper de la lessive et il n’allait pas souvent dans cette pièce, a-t-il expliqué.

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CAROLINE TANGUAY Pathologis­te judiciaire

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