Le Journal de Quebec

Des policiers québécois bientôt déployés au Mali ?

La SQ pourrait prêter des agents pour la mission

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE

La Sûreté du Québec est prête à déployer des policiers au Mali pour assister les Casques bleus canadiens déjà présents sur le terrain dans la périlleuse mission de maintien de la paix.

À la fin juin, la lieutenant­e Sophie Gougeon, responsabl­e des relations internatio­nales pour la SQ, s’est rendue à Bamako, au Mali, pour rendre compte de la situation en vue d’une participat­ion du corps policier à la mission canadienne de maintien de la paix.

Son mandat était aussi d’évaluer la capacité d’accueil pour les femmes qui pourraient être déployées en Afrique de l’ouest. Elle était accompagné­e d’officiers de la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC), qui chapeauter­a l’opération.

« C’est évident qu’il y a du danger. On veut toujours s’assurer que nos membres ne courent pas de risques inutiles », estime celle qui a été la première policière de la SQ déployée à l’étranger en 1998.

Le pays est actuelleme­nt déchiré par des violences interethni­ques et des attaques djihadiste­s. Environ 170 militaires étrangers y ont péri en cinq ans dans le cadre des opérations de L’ONU.

Si la capitale Bamako est sécuritair­e selon la policière, Gao et Mopti, deux villes importante­s, demandent des précaution­s supplément­aires.

L’EXPÉRIENCE D’HAÏTI

Bien que les missions de soutien internatio­nal soient relativeme­nt fréquentes, il s’agirait d’une rare incursion en dehors d’haïti pour la SQ.

Actuelleme­nt, 22 de leurs policiers sont présents dans la Perle des Antilles depuis octobre, et ce, pour une durée d’un an.

« C’est une opportunit­é d’acquérir de l’autonomie et de se démarquer par des initiative­s pour résoudre des problèmes que l’on ne voit pas ici », explique-t-elle.

Elle cite les débordemen­ts, mais aussi les pénuries, comme l’essence ou l’électricit­é, jusqu’au manque de papier.

« Ce qui est acquis pour nous ici ne l’est pas nécessaire­ment ailleurs, poursuit-elle en parlant de son expérience à Haïti. Ça remet en perspectiv­e nos valeurs, mais ça apporte beaucoup sur le plan personnel. »

GAGNER DU GALON

Certains officiers envoyés à l’étranger ont même l’occasion de prendre temporaire­ment le commandeme­nt policier d’un secteur pour aider à son organisati­on.

« La plus grande richesse [en mission à l’étranger], c’est la sensibilit­é culturelle. Ça nous permet de découvrir de nouvelles façons de faire et de rencontrer des gens différents. Encore plus pour les policiers en région », ajoute-t-elle.

En fin de compte, ce sera à l’état-major de la SQ d’accepter de s’impliquer dans la mission au Mali qui devrait requérir au moins une vingtaine de policiers.

Puisque la langue locale est le français, les corps policiers du Québec sont plus sollicités pour ce genre d’opération. La police fédérale sélectionn­era ensuite les postulants en fonction de critères liés aux objectifs de L’ONU.

Une décision est attendue à la fin de l’été ou au début de l’automne.

« DE C’EST L’AUTONOMIE UNE OPPORTUNIT­É ET DE SE DÉMARQUER D’ACQUÉRIR PAR DES INITIATIVE­S POUR RÉSOUDRE DES PROBLÈMES QUE L’ON NE VOIT PAS ICI » – Sophie Gougeon, lieutenant­e à la SQ

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? La lieutenant­e Sophie Gougeon de la SQ s’est rendue au Mali pour préparer (entre autres) la participat­ion du corps policier à la mission de maintien de la paix de L’ONU à laquelle participen­t aussi les Forces armées canadienne­s.
PHOTO COURTOISIE La lieutenant­e Sophie Gougeon de la SQ s’est rendue au Mali pour préparer (entre autres) la participat­ion du corps policier à la mission de maintien de la paix de L’ONU à laquelle participen­t aussi les Forces armées canadienne­s.

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