Le Journal de Quebec

L’extrémisme prospère sur les bulletins de vote aux États-unis

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WASHINGTON | (AFP) Arthur Jones est un nazi assumé. Pour John Fitzgerald, l’holocauste est un mythe et Rick Tyler veut « rendre à l’amérique sa blancheur ». Des idées aux relents d’une époque révolue, mais ces trois hommes sont candidats aux élections de novembre aux États-unis.

L’extrémisme et le sectarisme, la suprématie blanche et l’antisémiti­sme ont trouvé un nouveau souffle avec Donald Trump à la Maison-blanche.

Ils ont bénéficié cette année d’une exposition au niveau national sans doute la plus importante de l’histoire récente. Et ces partisans de la haine qui se présentent aux élections, pour la majorité des conservate­urs, se révèlent de grosses épines dans le pied du parti républicai­n.

PLUSIEURS CANDIDATS

Dans l’illinois, Arthur Jones (pour lequel l’holocauste est « le plus gros et le plus éhonté mensonge de l’histoire ») est candidat républicai­n au Congrès des États-unis après avoir remporté les primaires sans concurrent de son parti dans une circonscri­ption très démocrate.

Pour Russel Walker, qui brigue un siège au Parlement de Caroline du Nord, « il n’y a rien de mal à être raciste » et les Juifs sont des « descendant­s de Satan ».

Quant au siège du président de la Chambre des représenta­nts à Washington Paul Ryan qui prend sa retraite, il devrait revenir à Paul Nehlen qui fait la course en tête chez les républicai­ns du Wisconsin.

Or, M. Nehlen s’est révélé un dirigeant important de l’alt- right, l’extrême droite américaine. Quelqu’un qui, selon ses critiques, veut offrir aux nationalis­tes blancs et aux antisémite­s une emprise plus importante sur la culture et la politique des États-unis.

UN RESPONSABL­E

Selon des experts, un nombre sans précédent de candidats ouvertemen­t sectaires figure sur les bulletins de vote pour les élections de mi-mandat, et le principal responsabl­e ne serait autre que le président des États-unis lui-même.

« L’usage peu orthodoxe par Trump de choses liées au racisme et antimusulm­anes (le tout avec un lexique sectaire) a ouvert la porte à une politique qui n’existait pas auparavant », indique Heidi Beirich, experte au Southern Poverty Law Center (SPLC) qui surveille les groupes incitant à la haine depuis 1999.

« Nous avons toujours eu une poignée de néonazis [...], mais cela a fait empirer la situation », a-t-elle relevé, soulignant que de telles positions auraient auparavant « sonné le glas » d’une candidatur­e.

Mais, selon elle, « en dissipant ces tabous et en remportant la présidence, Trump a ouvert une voie vers le succès électoral considéré jusque là comme impossible ».

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