Trump accuse le procureur Mueller de « conflits d’intérêts »
Le président affirme dans des tweets avoir « une relation d’affaires très mauvaises »
WASHINGTON | (AFP) Le président américain Donald Trump a accusé hier le procureur spécial Robert Mueller d’avoir des « conflits d’intérêts » qui devraient lui interdire de mener l’enquête sur les soupçons d’ingérence russe dans l’élection présidentielle de 2016.
Dans une série de tweets dans lesquels il attaque la crédibilité du procureur spécial, M. Trump déclare avoir eu au cours des années « une relation d’affaires très mauvaise et conflictuelle » avec M. Mueller.
Dans le passé, M. Trump avait déjà évoqué l’existence de conflits d’intérêts concernant M. Mueller, mais c’est la première fois qu’il détaille publiquement ses accusations.
RELATION « TRÈS MAUVAISE »
« Robert Mueller va-t-il révéler un jour ses conflits d’intérêts avec le Président Trump, dont le fait que nous avons eu une relation d’affaires très mauvaise et conflictuelle, je l’ai refusé comme chef du FBI (un jour avant sa nomination comme procureur spécial) et Comey est son ami proche », a déclaré M. Trump dans un de ses tweets.
James Comey a été démis de ses fonctions de directeur du FBI en mai 2017 par Donald Trump et se montre depuis très critique envers le président.
Le New York Times a affirmé en janvier que M. Trump avait voulu limoger aussi M. Mueller en juin 2017, mais qu’il avait reculé après qu’un conseiller juridique de la Maison-blanche, Don Mcgahn, avait menacé de démissionner s’il le faisait.
Le New York Times a écrit à l’époque que M. Trump avait évoqué trois conflits d’intérêts qui affecteraient M. Mueller et le disqualifieraient, selon lui, pour mener l’enquête sur les accusations d’ingérence russe.
PLUSIEURS CONFLITS
Il s’agirait d’un différend sur les tarifs au National Golf Club que possède M. Trump, du travail de M. Mueller pour un cabinet juridique qui avait représenté le gendre du président, Jared Kushner, et d’une entrevue que les deux hommes auraient eue pour examiner une candidature de M. Mueller à la tête du FBI, la veille de sa nomination comme procureur spécial.
En tant que procureur spécial, M. Mueller doit déterminer si des responsables russes se sont ingérés dans la campagne présidentielle américaine de 2016, s’il y a eu une collusion entre des officiels russes et l’équipe de campagne du candidat républicain, et si par la suite M. Trump s’est rendu coupable d’une obstruction à la justice.
M. Trump nie toute collusion et toute obstruction dans cette affaire. Les autorités russes ont toujours nié s’être ingérées dans la campagne de 2016, à l’issue de laquelle le candidat républicain Donald Trump a battu sa rivale démocrate Hillary Clinton.