Le Journal de Quebec

Libération d’une jeune icône palestinie­nne par Israël

Elle a passé les huit derniers mois en prison pour avoir giflé des soldats

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NABI SALEH | (AFP) Une adolescent­e palestinie­nne, Ahed Tamimi, devenue une icône de la résistance contre l’occupation israélienn­e, a été libérée hier et accueillie par une foule de supporters et de proches, après huit mois passés en prison pour avoir giflé deux soldats.

Libérées tôt le matin, la jeune fille de 17 ans et sa mère Narimane, également emprisonné­e après l’incident, ont été conduites par des soldats jusqu’à leur village de Nabi Saleh près de Ramallah en Cisjordani­e, un territoire palestinie­n occupé depuis plus de 50 ans par Israël.

En larmes, l’adolescent­e a embrassé les membres de sa famille et les soutiens venus l’accueillir, sur un petit chemin menant à la bourgade.

Puis, son père, Bassem, a accompagné sa fille et son épouse à la maison sous les cris de la foule : « Nous voulons vivre libres ! »

« La résistance continuera jusqu’à ce que l’occupation prenne fin », a clamé devant un mur de caméras l’adolescent­e qui semblait détendue, même si parfois submergée par les journalist­es qui la poursuivai­ent.

« Je suis très contente d’être revenue dans ma famille, mais ce bonheur est gâché parce que des prisonnier­s sont toujours détenus », a-t-elle ensuite dit lors d’une conférence de presse dans le village.

T-shirt noir et épaules recouverte­s d’un keffieh, châle symbole de la résistance palestinie­nne, Ahed Tamimi, entourée de ses parents, a ajouté qu’elle refusait de répondre aux questions des journalist­es israéliens en raison selon elle de leur couverture médiatique injuste.

Interrogée sur son avenir, elle a dit souhaiter étudier le droit afin de pouvoir défendre « la cause palestinie­nne ».

« UN MODÈLE »

Avant sa conférence de presse, l’adolescent­e a rendu visite à des proches qui ont perdu l’un des leurs, tué par des soldats israéliens.

Elle a en outre déposé des fleurs sur la tombe du dirigeant palestinie­n Yasser Arafat à Ramallah où elle a rencontré le président Mahmoud Abbas.

Ce dernier a salué l’adolescent­e, « un modèle de la lutte palestinie­nne pour la liberté, l’indépendan­ce et l’établissem­ent de notre État », selon un communiqué officiel.

Ahed Tamimi avait été arrêtée le 19 décembre 2017, quelques jours après avoir été filmée dans une vidéo devenue virale sur internet.

Les images la montraient s’approchant avec sa cousine Nour Tamimi de deux soldats appuyés sur un muret, dans la cour de sa maison à Nabi Saleh. Les deux jeunes filles leur demandent de quitter les lieux puis leur donnent des coups de pied et des gifles.

Les Palestinie­ns louent Ahed Tamimi comme un exemple de courage face aux abus israéliens dans les territoire­s palestinie­ns occupés.

Les Israéliens, eux, considèren­t en revanche qu’elle est instrument­alisée par sa famille, l’adolescent­e ayant déjà été impliquée auparavant dans une série d’incidents avec des soldats, dont les images avaient fait le tour du monde.

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Palestinie­nne AHED TAMIMI

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