Netanyahu défend la loi sur « l’état-nation du peuple juif »
Plusieurs dénonciations ont eu lieu depuis la mise en place de la législation
JÉRUSALEM | (AFP) Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a défendu hier une loi controversée définissant Israël comme « l’état-nation du peuple juif », en assurant qu’elle ne portait pas atteinte aux droits des minorités, malgré l’absence des notions d’égalité et de démocratie.
Cette loi, adoptée le 19 juillet par le Parlement israélien avec le soutien de M. Netanyahu, déclare que l’établissement de « localités juives relève de l’intérêt national » et confère aux Juifs le droit « unique » à l’autodétermination en Israël.
Lors du conseil des ministres, M. Netanyahu a affirmé que l’égalité pour les nonJuifs était assurée par des lois votées précédemment qui définissent Israël comme un État démocratique.
« Mais nous n’avions jamais déterminé les droits nationaux du peuple juif sur sa terre dans le cadre d’une loi fonda- mentale », a affirmé le premier ministre, selon un communiqué de son bureau.
PLUSIEURS CRITIQUES
Cette loi controversée fait partie des lois fondamentales qui font office de Constitution en Israël.
Le texte a suscité une vague de critiques. Le député arabe d’opposition Zouheir Bahloul a annoncé samedi sa démission pour la dénoncer.
Des centaines d’écrivains et d’artistes ont signé une pétition appelant le premier ministre, son gouvernement et les membres de sa coalition à « cesser de s’en prendre aux minorités » et à annuler cette loi.
Les Arabes israéliens représentent 17,5 % d’une population de huit millions d’habitants.
Les membres de la communauté druze (130000 personnes) qui servent dans l’armée et la police ont également critiqué cette loi.
DES RENCONTRES
Vendredi, M. Netanyahu a rencontré le dirigeant spirituel de cette communauté, cheikh Mouafak Tarif, et un général druze à la retraite.
Il s’est aussi entretenu hier avec des responsables de conseils de localités druzes et a annoncé la création d’une commission qui comprendra un de ses collaborateurs et des représentants druzes afin qu’elle « soumette des recommandations » visant à renforcer les liens entre Juifs et Druzes.
« Il n’y a rien dans la loi qui contrevienne à vos droits comme citoyens égaux au sein de l’état d’israël, et il n’y a rien qui porte atteinte au statut spécial de la communauté druze en Israël », a assuré M. Netanyahu.