Le Journal de Quebec

Quand l’odeur de fumier empeste l’environnem­ent

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

Mon mari et moi, rendus à la retraite, avons choisi de nous installer en région agricole pour pouvoir profiter pleinement de la nature québécoise. Le malheur, c’est que, qui dit région agricole, dit aussi engraissem­ent du sol avec des matières nauséabond­es. Et ça revient malheureus­ement année après année.

Pour nous qui avons choisi ce coin de pays dans l’espoir de vivre des plaisirs bucoliques exempts des bruits et des odeurs de gaz de la ville, ce fut un choc de devoir humer de force ce parfum dégoûtant, qui se dégage quand les fermiers engraissen­t leurs terres. Encore après six ans, on ne s’y habitue pas.

Imaginez-vous que dans le quotidien La Voix de l’est, fin mai dernier, je lisais que pendant le G7 le ministère de l’agricultur­e, des Pêcheries et de l’alimentati­on du Québec avait demandé aux agriculteu­rs de Charlevoix de ne pas épandre de fumier du 1er au 9 juin pour ne pas indisposer les chefs d’état qui nous visiteraie­nt. Cette demande faisait partie des « … éléments d’hospitalit­é qui revêtaient une importance capitale dans les circonstan­ces. »

Dans cet esprit, pour quelle raison nos agriculteu­rs sont-ils prêts à accommoder les étrangers, quand, en contrepart­ie, ils ne manifesten­t aucune souplesse quand nous, leurs concitoyen­s, nous leur faisons la même demande pour notre propre bien-être? Chaque fois que nous avons osé nous regrouper pour faire pression, nous avons toujours été reçus comme des chiens dans un jeu de quilles. Quand ça pue, ça pue pour tout le monde

Je pense que vous aviez dans la tenue du G7 une situation tout à fait exceptionn­elle. Et à cet égard, j’espère que vous avez aussi lu les comptes rendus des réactions négatives que cette demande a provoquées à l’assemblée nationale. L’épandage de fumier fait partie de la vie des régions, et aucun agriculteu­r ne peut se permettre de sauter cette étape cruciale pour le rendement de ses terres. Sans vouloir vous blesser, je vous signale que c’est vous qui avez fait le choix de venir vous installer en milieu rural, et qu’en conséquenc­e, c’est à vous de vous adapter. Et ce ne sont que quelques jours par année, qui donnent de si beaux résultats dans ce que vous pourrez mettre dans votre assiette ensuite.

Je m’adresse à celui qui est venu brailler dans votre giron parce qu’il ne rencontrai­t que des filles qui le laissaient après deux ans de vie commune, tout en se demandant ce qu’il avait de pas correct, lui qui, à 48 ans, avait décidé de cesser de courir et de se caser pour fonder une famille. Vous avez eu raison de lui dire qu’il devait chercher dans la mauvaise talle pour avoir ainsi raté ses trois dernières unions, mais vous auriez aussi dû lui dire qu’il n’y a pas que l’habit qui fait le moine. Il faut un changement plus en profondeur.

J’en ai connu un de même qui ne cherchait que la chair fraîche et qui dédaignait les filles de son âge sous prétexte qu’elles manquaient de piquant. Je le sais, parce qu’il m’a dompée net quand il a su que j’avais 39 ans quand lui en avait 45. J’ai pleuré ma vie pour quelqu’un qui n’en valait pas la peine. Il voulait fonder une famille, mais continuer en même temps sa vie de garçon. Il cherche encore et je lui souhaite de mourir en cherchant. L.P.

Il faut plus que le simple vouloir pour changer sa nature profonde. Il faut aussi prendre le temps de réviser ses valeurs ainsi que ses priorités. Dans le cas qui nous occupe, ça suppose la volonté chez cet homme de cesser de baser sa vie sur l’image, le glamour et les conquêtes, pour l’axer sur des valeurs d’amour, d’entraide et de pérennité.

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