Le Journal de Quebec

Thomas couronné sur les Champs-élysées

Le Britanniqu­e succède au quadruple vainqueur Chris Froome

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PARIS | (AFP) Un Britanniqu­e de l’équipe Sky vainqueur du Tour de France : Geraint Thomas a remplacé Chris Froome sur la plus haute marche du podium des ChampsÉlys­ées, hier, au terme de la 105e édition qualifiée de « rude » par son directeur Prudhomme, hier.

Après le déboulé victorieux du Norvégien Alexander Kristoff (Emirats) dans la 21e étape, le scénario habituel s’est reproduit au bout du parcours de 3351 kilomètres.

Pour la sixième fois depuis 2012, l’équipe la plus puissante du peloton a inscrit l’un des siens au palmarès de la plus grande course cycliste du monde : Bradley Wiggins (2012), Chris Froome à quatre reprises entre 2013 et 2016, et enfin Geraint Thomas, un Gallois de 32 ans jusqu’alors cantonné à un rôle de lieutenant.

La formation britanniqu­e a imposé sa puissance collective malgré la réduction de neuf à huit coureurs par équipe. Elle a placé Froome, son habituel meneur qui a semblé usé par la répétition des efforts et l’atmosphère souvent hostile rencontrée sur les routes, à la troisième place.

Le dauphin a pris les traits d’un coureur de grande envergure et a devancé par 1 min 51 s le Néerlandai­s Tom Dumoulin (27 ans). Déjà deuxième du Giro fin mai derrière Froome, le champion du monde du contre-la-montre a été devancé cette fois par Thomas par un peu moins de deux minutes.

Hier, le vainqueur du Tour a savouré la dernière étape qui s’est conclue paisible- ment. Aucun sifflet n’a été entendu lors des cérémonies protocolai­res, selon un journalist­e de L’AFP sur place.

« C’est l’un des meilleurs jours de ma vie, sans aucun doute. Je n’ai pas encore d’enfant, donc là, c’est un moment très fort au même titre que le jour de mon mariage. C’est quelque chose que je ne réalise pas encore, ça va prendre des jours et des semaines. Normalemen­t, la fin est difficile, mais là, je volais. C’était que du bonheur. Ce sont les meilleures sensations, ces huit tours sur les Champs-élysées. J’ai profité et avoir mon équipe avec moi, c’était génial », a déclaré le Gallois.

UN CHANGEMENT D’ÉPOQUE ?

Si la victoire de Thomas, vainqueur de deux étapes de montagne dans les Alpes et maillot jaune dès la 11e étape, est indiscutab­le – « j’ai un immense respect pour lui », a salué Dumoulin –, elle ne paraît pas ouvrir pour autant le début d’une nouvelle ère. « Il n’y a pas de passation de pouvoir », estime Laurent Jalabert, l’ancien champion devenu consultant.

« C’est la confirmati­on que Thomas vaut mieux que ce rôle d’équipier de luxe qu’il a tenu jusque-là. Cela lui ouvre des ambitions. Il faudra voir s’il a envie de partager avec Froome à l’avenir. Il a 32 ans et n’a pas de temps à perdre. »

Le premier Gallois vainqueur du Tour est en fin de contrat chez Sky, au contraire de Froome lié jusqu’en 2020. Mais, sur ce Tour, la cohabitati­on des deux hommes, qui se connaissen­t depuis leurs débuts et vivent une partie de l’année à Monaco,

s’est déroulée apparemmen­t sans accroc notable, au contraire de la mésentente affichée entre Wiggins et Froome dans le Tour 2012.

UN TOUR « RUDE »

Ambiance, météo, parcours, tout a concouru à rendre ce Tour éprouvant, « rude » selon son directeur Christian Prudhomme. Le climat détestable qui a entouré les premiers tours de roue de Froome, blanchi seulement cinq jours avant le départ pour un contrôle antidopage anormal, a débordé sur son équipe.

« Pour nous, cela a représenté une source supplément­aire de motivation », affirme Froome, décidément optimiste. Mais, chose rare, le quadruple vainqueur de l’épreuve a été menacé à l’occasion, notamment dans la montée de l’alpe d’huez où le risque existe qu’une petite frange du public du Tour, familial par définition, bascule dans le hooliganis­me. Thomas lui-même a été sifflé lors de sa prise de pouvoir à La Rosière (Savoie). Comme s’il devait payer la stratégie du rouleau compresseu­r de son équipe.

Le vent de face, qui a éteint les intentions offensives en début de Tour, et la chaleur omniprésen­te, souvent plus de 30 degrés, ont laminé les adversaire­s de la formation britanniqu­e. Aucune d’elles n’a pu utiliser les ressources du par- cours, la longue séquence de plaine jusqu’aux pavés de la 9e étape, les formats différents des étapes de montagne ensuite.

« La plaine use les grimpeurs », constate le directeur de course Thierry Gouvenou au vu de la hiérarchie dominée par les rouleurs-grimpeurs qui ont pris les quatre premières places à Paris (Primoz Roglic 4e). « Mais on ne va quand même pas s’interdire d’aller dans l’ouest. Ce sont des terres de vélo ! »

Sans doute pas en 2019, toutefois, puisque le Tour qui marquera le centenaire du maillot jaune partira de Bruxelles. Qui sera alors le leader de la Sky ? Froome ou Thomas ?

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PHOTO AFP Geraint Thomas a célébré son premier triomphe sur les Champs-élysées drapé du drapeau gallois.

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