Hommage aux victimes de la fusillade de Toronto
Trudeau n’a pas parlé du contrôle des armes à feu
TORONTO | (Agence QMI et AFP) De passage à Toronto hier pour rendre hommage aux victimes de l’attentat du 23 juillet dernier, le premier ministre Justin Trudeau a refusé de dire si son gouvernement durcirait les lois sur les armes à feu au Canada.
Dans la foulée de la fusillade qui a fait deux morts et treize blessés sur l’avenue Danforth, dans le quartier grec de Toronto, le conseil municipal a demandé à Ottawa de bannir la vente d’armes de poing dans la métropole ontarienne.
Les armes sont trop facilement disponibles pour trop de personnes », avait déploré le maire de Toronto John Tory, même si la législation canadienne sur le port d’armes est plus sévère qu’aux ÉtatsUnis, par exemple.
Quatrième métropole d’amérique du Nord par la taille, Toronto a connu ces derniers temps un net accroissement de la violence par armes à feu.
Entre le début de l’année 2018 et le 29 juillet, Toronto a connu un total de 233 fusillades, qui ont coûté la vie à 30 personnes.
« Notre responsabilité primordiale en tant que gouvernement, c’est d’assurer la sécurité des citoyens [...] et que d’autres familles ne souffrent pas de cette perte incompréhensible », a affirmé Justin Trudeau après avoir déposé des fleurs à la fontaine de la place Alexander the Great, dans le secteur où a eu lieu le carnage.
Il a assuré étudier « toutes sortes d’options » pour le long terme, sans préciser ses intentions.
CÉRÉMONIE
Plus tôt hier matin, le premier ministre canadien a assisté aux funérailles de Reese Fallon, 18 ans, tuée par le tireur qui a pris pour cible des piétons et des clients de restaurants.
L’autre personne tuée par le tireur est Julianna Kozis, une fillette de 10 ans. Ses funérailles avaient également lieu hier.
Identifié comme le tireur, Faisal Hussain, un homme de 29 ans qui souffrait de troubles mentaux selon sa famille, avait été retrouvé mort après un échange de coups de feu avec la police.
La fusillade avait été revendiquée par le groupe État islamique (ÉI), mais la police a affirmé n’avoir aucune preuve permettant d’étayer cette revendication.
Reese Fallon devait commencer des études à l’université Mcmaster, à l’automne, pour devenir infirmière et militait au sein du Parti libéral du Canada (PLC).
« Elle savait qu’elle devait s’impliquer pour bâtir un monde meilleur », a souligné Justin Trudeau.
L’ÉPREUVE DE SON FRÈRE
Ému, il a confié que l’événement avait une connotation personnelle pour lui, 20 ans après la mort de son frère Michel, emporté par une avalanche en Colombie-britannique.
Aux côtés du député local Nathaniel Erskine-smith, Justin Trudeau a tenu à souligner maintes fois la « résilience » des Torontois.
La métropole a été frappée en avril dernier par une attaque au camion-bélier qui a fait 10 morts, en plus d’être aux prises avec un problème endémique de violence lié aux armes à feu.
À plusieurs reprises, un manifestant a tenté d’interrompre le premier ministre en criant alors qu’il commençait à s’adresser aux journalistes.
« Ce n’est pas le moment, monsieur, on est ici pour se rassembler. [...] C’est un temps pour la compassion, l’ouverture et le respect », a répliqué Justin Trudeau.