Le Journal de Quebec

Un comité du Sénat presse le gouverneme­nt de rendre des comptes

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OTTAWA | (Agence QMI) Il est grand temps que les élus rendent des comptes sur leur gestion de la « débâcle » du système Phénix qui a causé des problèmes de paie à des dizaines de milliers de fonctionna­ires fédéraux, estime le Sénat.

Dans un rapport publié hier, le comité sénatorial des finances se dit « consterné » par le fait que personne n’ait assumé la responsabi­lité pour le fiasco Phénix, que ce soit le développeu­r IBM ou le gouverneme­nt fédéral.

Parmi ses cinq recommanda­tions, le rapport presse le Conseil du Trésor de rendre des comptes chaque année au Parlement sur les dépenses publiques associées à Phénix, afin que les députés puissent surveiller la situation de plus près. Les coûts imprévus liés au système de paie pourraient atteindre 2,2 milliards $ en 2023. Ces frais s’ajoutent aux dépenses d’environ 1 milliard $ déjà engendrées par Phénix.

UN PLAN ET DES CIBLES RÉCLAMÉS

Le fédéral a annoncé dans son dernier budget qu’il allait se débarrasse­r du système défaillant. Le rapport sénatorial demande donc au gouverneme­nt de présenter aux parlementa­ires un plan détaillant les options de remplaceme­nt envisagées, les coûts projetés et les mesures de surveillan­ce qui seront mises en place.

Les membres du comité demandent également que le ministère des Services publics et Approvisio­nnement fixe des cibles pour traiter les problèmes de paie prioritair­es.

Implanté au printemps 2016, Phénix a occasionné des problèmes de rémunérati­on pour plus de 150000 fonctionna­ires, soit la moitié de la fonction publique fédérale. De ce nombre, plus de 50000 ont été sous-payés.

CULTURE DE LAISSER-FAIRE

Des objectifs chiffrés, avec des délais précis, amèneraien­t le gouverneme­nt à agir plus rapidement et rassurerai­ent les fonctionna­ires, qui vivent avec un stress « intenable » par rapport à leur chèque de paie, a rappelé le sénateur André Pratte.

Bien que le vérificate­ur général ait déjà montré du doigt certains hauts fonctionna­ires pour leur laxisme dans ce dossier, le comité sénatorial n’a pas cherché à jeter le blâme sur qui que ce soit.

Il s’agit, selon les sénateurs présents en conférence de presse, d’un problème « systémique » et d’une culture de laisser-faire bien implantée à plusieurs échelons.

Les sénateurs ont d’ailleurs constaté, après une visite au centre de paie de Miramichi, au Nouveau-brunswick, que les employés des ressources humaines se plaignaien­t de ne pas recevoir une formation adéquate.

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