Le Journal de Quebec

Un ex-bénévole du ministre Duclos veut éviter la prison

Il avait volé 20 000 $ dans la caisse électorale

- NICOLAS SAILLANT

Accusé d’avoir volé près de 20 000 $ dans la caisse électorale de campagne, l’ex-agent officiel du ministre libéral Jean-yves Duclos, Denis Laverdière, veut éviter la prison afin de pouvoir continuer à faire de la « tenue de livres » comptable et des « rapports d’impôt ».

Denis Laverdière avait été recruté dans l’équipe électorale du futur ministre JeanYves Duclos en prévision des élections d’octobre 2015. Comptable de profession, il avait pour rôle de s’occuper de la caisse électorale.

Or, au cours des mois suivants, l’homme de 55 ans a effectué pas moins de 26 retraits bancaires pour un total de 19 410 $, qu’il a utilisés à des fins personnell­es. Celui qui a plaidé coupable a expliqué ces retraits par le fait qu’il avait contracté une dette de 10 000 $ à des shylocks à un taux mensuel de 12 %.

« C’était une question de santé de vie, a-t-il dit, c’est des dettes qu’il fallait absolument que je règle, sinon je ne serais peutêtre pas là pour vous parler aujourd’hui ».

DETTES

La procureure de la Couronne Mélanie Tremblay a tout de même cuisiné longuement l’accusé sur ses dépenses et sur la façon dont il a dilapidé les 19 410 $. Laverdière a ainsi eu de la difficulté à expliquer clairement comment il avait utilisé cette somme volée.

ANTÉCÉDENT­S

Rappelons que Denis Laverdière a des antécédent­s en semblable matière. Il avait été condamné à deux ans moins un jour de prison en 1994 pour une fraude d’environ 175 000 $.

Il a pourtant travaillé au Conseil du trésor par la suite où il était responsabl­e des produits de la criminalit­é.

L’accusé a aussi tenté de se montrer très repentant devant le juge. « Je regrette tellement ce que j’ai fait », a-t-il dit avec émotion. Il souhaite ainsi éviter la prison afin de conserver son activité de travailleu­r autonome.

« Je perdrais tout [si je vais en prison] », a indiqué celui qui travaille toujours en comptabili­té auprès de clients pour qui il fait de la « tenue de livres » ainsi que des « rapports d’impôt », sans toutefois leur mentionner ses antécédent­s criminels.

Les deux avocates ne s’entendent pas sur la peine. La Couronne souhaite trois ans de détention alors que l’avocate de la défense Michelle Blouin propose une peine qui permettrai­t à l’accusé de poursuivre son travail. Le juge Christian Boulet a pris la sentence en délibéré jusqu’en novembre.

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PHOTO NICOLAS SAILLANT Denis Laverdière a des antécédent­s criminels en semblable matière. On le voit photograph­ié hier, au palais de justice de Québec.

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