L’adieu à Félix Leclerc
Le 8 août 1988, la nation québécoise perdait son grand poète et chansonnier, Félix Leclerc, qui s’éteignait à 74 ans durant son sommeil à son domicile de Saint-pierre-de-l’île-d’orléans.
Les funérailles sont célébrées à l’église Saint-pierre-de-l’îled’-orléans en toute intimité. Une cérémonie à plus grand déploiement a cependant lieu le 11 août à l’église Notre-dame-des-victoires, à Québec.
La foule a commencé à se former vers midi sur la Place Royale alors que la cérémonie était prévue pour 15 h. Les drapeaux du Québec et les chansons de celui dont les souliers ne voyageraient plus en ce monde étaient à l’honneur.
La plus vieille église au Canada ne comptant que 271 places, les portes demeurent ouvertes durant la cérémonie pour que les 1200 personnes agglutinées devant puissent entendre la célébration.
TEMPS FORTS
À l’intérieur, entorse au protocole religieux, huit salves d’applau- dissements et une ovation se font entendre.
Le premier ministre du Québec, le libéral Robert Bourassa, Jacques Parizeau, du PQ, Lucien Bouchard, alors secrétaire d’état du gouvernement fédéral conservateur et Ed Broadbent, chef du NPD, représentent la classe politique.
« Toi, le semeur, tu nous as dévoilé à ta façon de semer que la terre d’ici est une terre sacrée » a professé l’abbé Roger Guimond durant son homélie.
« Toi tes souliers nous ont fait voyager. Ils nous ont portés de nos racines à nos espoirs », a témoigné Serge Turgeon, président de L’union des artistes.
Pour le « Barde de l’île », Jean Lapointe a récité un poème. « Les enfants de l’île pleurent ce matin ; le beau géant au regard bleu s’est endormi. »
La chanteuse Johanne Blouin a mis un terme à la cérémonie en interprétant L’hymne au printemps.
Lorsque l’église a commencé à se vider, la foule à l’extérieur s’est mise à entonner « Mon cher Félix, c’est à ton tour ». – Texte et recherche : Martin Lavoie et Stéphane Doré