Les personnes en détresse pourront obtenir de l’aide par texto
L’association québécoise de prévention du suicide planche sur le numérique
Plateforme de clavardage, application mobile, monitorage en temps réel de l’état psychologique : les outils envisagés pour la stratégie numérique du Québec en matière de prévention du suicide feront de la province un « chef de file » mondial, selon l’organisme qui en est responsable.
L’élaboration de la stratégie a fait du chemin depuis que le gouvernement québécois a confié ce projet à l’association québécoise de prévention du suicide (AQPS), à l’automne 2017.
Un rapport d’étape publié discrètement en mai et un appel d’offres diffusé vendredi montrent que l’organisme est prêt à aller loin dans l’utilisation des technologies pour venir en aide aux personnes ayant des idées suicidaires et à leurs proches, en plus de faciliter le travail des intervenants sociaux.
L’AQPS va jusqu’à parler d’une « première à l’échelle mondiale », car « il n’existe aucun autre exemple de stratégie à proprement parler, c’est-à-dire de planification stratégique intégrant l’utilisation des nouvelles technologies dans l’ensemble des aspects de la prévention du suicide, du repérage à l’intervention ».
Selon le rapport d’étape, qui fait état du travail d’étude et de consultation accompli depuis le début du projet, la plateforme offrira un service d’intervention en ligne par clavardage.
L’appel d’offres, qui vise à sélectionner un fournisseur de services technologiques, évoque même la possibilité d’un « robot conversationnel de triage » avec lequel les usagers pourraient discuter s’il y a un temps d’attente pour clavarder avec un intervenant.
TÉLÉPHONES INTELLIGENTS
L’AQPS a aussi dans ses cartons le développement d’une application pour les téléphones intelligents, proposant des outils de monitorage de l’état mental des usagers, grâce à des questionnaires qui leur seraient soumis régulièrement.
Les intervenants oeuvrant en prévention pourraient consulter ces informations et même être alertés en cas de détresse suicidaire.
Prudent, le directeur général de L’AQPS, Jérôme Gaudreault, prend soin de préciser que les outils évoqués dans ces documents ne se concrétiseront pas nécessairement tous.
« Il y a des choix qui vont être faits » en fonction des fonds disponibles et des priorités établies par des spécialistes.
Des fonctionnalités pourraient voir le jour uniquement lors de phases subséquentes, puisque la stratégie sera déployée sur une période de dix ans. L’AQPS dispose pour cela d’une subven- tion gouvernementale de 5 millions de dollars.
STRATÉGIE « AMBITIEUSE »
Cela dit, M. Gaudreault ne cache pas que son souhait est d’en arriver à une « stratégie qui est ambitieuse ».
Au fil des années, le Québec s’est « bien organisé » en matière de prévention, selon lui. « Mais s’il y a un élément sur lequel on accusait un retard, c’est toute la question du numérique. Avec le support du ministère de la Santé, ça va nous permettre de nous mettre au diapason de ce qui se fait ailleurs dans le monde », ajoute-t-il.
Préférant « prendre le temps nécessaire pour bien faire les choses », L’AQPS ne dévoile pas, pour le moment, son échéancier.