Le Journal de Quebec

Un décès qui ébranle les chefs cuisiniers du Québec

Joël Robuchon est mort hier d’un cancer à l’âge de 73 ans

- JEAN-FRANÇOIS RACINE

Le monde de la gastronomi­e a salué l’immense talent de Joël Robuchon, le chef le plus étoilé au monde, décédé d’un cancer hier à Genève.

L’un des chefs les plus célèbres de la planète est mort à l’âge de 73 ans. Ses pairs parlent de lui comme un chef dur et exigeant, mais qui a révolution­né la haute cuisine.

À Québec, le chef Jean-luc Boulay avait eu la chance d’apprendre de Joël Robuchon à la fin des années 1970.

« Nous perdons deux super ambassadeu­rs en peu de temps », a-t-il confié en référence au décès récent de Paul Bocuse en janvier 2018. « Il avait une minutie incroyable, le travail bien fait, le respect des produits et des réussites pratiqueme­nt impossible­s à imiter sans les véritables produits. Des assiettes épurées, élégantes », se souvient JeanLuc Boulay, très ému.

« UN GÉNIE »

Selon lui, Joël Robuchon avait caché sa maladie, même s’il paraissait amaigri lors de leur dernière rencontre, il y a quelques mois.

La fameuse purée de pommes de terre du chef Robuchon a aussi marqué les esprits et les palais. « C’était un génie du goût et des saveurs. Il pouvait marier le chou-fleur et le caviar. C’était un don. »

« Joël Robuchon, chef visionnair­e et le plus étoilé au monde, nous quitte aujourd’hui. De Paris à Shanghai, son savoir-faire érigé en art a fait rayonner la gastronomi­e française et continuera d’inspirer la jeune génération de chefs », a écrit sur Twitter le porte-parole du gouverneme­nt français, Benjamin Griveaux.

Pour l’auteure Andrea Jourdan, collaborat­rice au Journal, Joël Robuchon pouvait calibrer des petits pois et tourner des patates avec la précision d’un tailleur de diamants.

« SUBLIMER LE SIMPLE »

« Joël Robuchon m’a donné envie de passer le reste de ma vie dans une cuisine grâce à son calme, son élégance et sa vision d’une cuisine où l’on respecte la plus petite laitue et le plus vulgaire poireau. En quelques mots, il m’a appris à sublimer le simple », a témoigné la Québécoise native de Baie-comeau, connue également pour ses boutiques gourmandes. « L’élégance sans aucune extravagan­ce, l’humilité au service de la grande cuisine ou comment voir notre terre de la plus délicieuse des manières : c’était Joël Robuchon. » Pour sa part, Jean Soulard a souligné l’importante transmissi­on du savoir du chef Robuchon. « Il a pu décrocher une étoile dans un restaurant, mais il a réussi à avoir une constance dans tous ses restaurant­s. Il savait enseigner et transmettr­e son savoir, parce qu’on ne peut être partout à la fois. »

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PHOTO D’ARCHIVES, AFP Joël Robuchon a révolution­né la haute cuisine, selon ses pairs.

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