Le Journal de Quebec

Aucun Epipen disponible à Sept-îles pour sa fille

Une mère de famille va profiter d’un séjour à 600 kilomètres de la maison pour tenter d’en trouver

- SOPHIE CÔTÉ

Une mère de Sept-îles, incapable depuis quatre mois d’acheter de nouveaux auto-injecteurs Epipen à sa fille allergique aux arachides, tentera de se réapprovis­ionner à 600 km de chez elle.

« On va à Alma [au Lac-saint-jean] la fin de semaine prochaine pour un tournoi de soccer, je vais faire le tour [des pharmacies] », explique Corine Thériault, qui ne compte plus le nombre d’appels qu’elle a faits dans les pharmacies de Sept-îles depuis avril pour renouveler les doses de 0,3 mg d’epipen de sa fille de 9 ans, dont l’échéance est arrivée en avril.

« On me dit toujours la même chose : on n’en a pas, on est en attente », rapporte-t-elle.

UNE SITUATION STRESSANTE

Lors de sa première réaction allergique, après avoir consommé trois petits chocolats M&M’S aux arachides, la petite Élizabeth Gagnon s’est rendue à l’urgence.

« Elle avait de gros spasmes, elle était enflée, elle est tombée endormie, elle a plaqué », se rappelle sa mère, qui trouve les pénuries répétées d’epipen « très ordinaires ».

Pour l’instant, elle a toujours confiance que les auto-injecteurs périmés – un pour l’école, un pour la maison – puissent faire leur travail, puisque le liquide orangé n’est pas tourné au noir.

« Mais c’est stressant : s’il arrive une réaction, que je sors l’epipen et je me rends compte qu’il est rendu au noir, je fais quoi, là ? » se questionne Mme Thériault, qui craint de ne pas trouver de nouveaux auto-injecteurs à temps pour le début des classes.

DOSES JUNIORS

Si on lui a conseillé pour la première fois hier lors d’un énième appel en pharmacie de se procurer deux doses juniors (0,15 mg) pour avoir l’équivalent, Mme Thériault tentera d’abord sa chance à Alma.

« Acheter quatre doses juniors, ça reste que ça fait 400 $ d’epipen, c’est le double », déplore la mère de famille.

Cette dernière se désole aussi de constater que la situation est plus alarmante en région.

« Nous, on est loin, alors c’est sûr que ce n’est pas évident. Quand tu restes dans les grands centres, c’est plus facile, mais moi, il va falloir que je fasse huit heures de route pour m’en trouver », dit-elle.

Rappelons que la semaine dernière, le fabricant d’epipen, Pfizer, annonçait qu’une troisième pénurie pourrait survenir en août au Canada, expliquant qu’il n’y aurait pas de nouvelle livraison du produit de 0,3 mg d’ici la fin du mois.

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PHOTO COURTOISIE Corine Thériault, de Sept-îles, est incapable depuis avril de se procurer de nouveaux EpiPen de 0,3 mg pour sa fille de 9 ans, Élizabeth Gagnon, qui est allergique aux arachides.

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