Le Journal de Quebec

Jusqu’où descendra Radio-canada ?

- GUY FOURNIER guy.fournier@quebecorme­dia.com

Aujourd’hui, comme je le fais chaque été en août, je voulais écrire sur quelques animateurs substituts qui prennent durant l’été la place des animateurs vedettes. Du très plaisant Patrick Masbourian, par exemple, pour qui je syntoniser­ais volontiers Radio-canada le matin s’il remplaçait Alain Gravel à demeure.

Je troquerais aussi l’aimable Catherine Perrin de Medium large pour le presque trop brillant Stéphan Bureau. L’été dernier, j’avais émis quelques réserves sur le choix de ses invités, parfois un brin soporifiqu­es ou trop pointus. Cet été, les responsabl­es de l’émission ont fait de bons choix d’invités. Comme toujours, Bureau a mené chaque entrevue avec énergie, intelligen­ce et une parfaite connaissan­ce du sujet. Son entretien avec Benoît Dutrizac était un pur bonheur. Détail non négligeabl­e, l’animateur a même trouvé un juste milieu entre le « tu » et le « vous », qui est encore la règle de Radio-canada.

Au 98,5, Mathieu Beaumont se débrouille le matin, mais remplacer Paul Arcand est un défi insurmonta­ble. Quant à Marie-claude Lavallée et Louis Lacroix, ils n’ont rien à envier à Paul Houde et Bernard Drainville, si ce n’est qu’ils ne sont malheureus­ement que des substituts.

CHRISTIANE CHARETTE

Dimanche soir, pour la première fois, j’ai écouté l’émission estivale de Christiane Charette à Ici Première. Elle et ses invités sévissent durant deux heures à la taverne Pélican, rue Laurier, à Montréal. Je ne peux juger pour les autres fois, mais dimanche dernier, le lieu n’aurait pu être mieux choisi. Durant presque toute l’émission, les propos ne détonnaien­t en rien sur ceux que tenaient autrefois dans les tavernes les gars éméchés.

Non seulement les discussion­s étaient aussi décousues et incohérent­es, mais elles étaient émaillées de sacres et de jurons, Marianna Mazza s’en faisant la championne. Elle a profité de l’occasion pour faire l’apologie des sacres. Selon elle, c’est une façon éloquente de s’exprimer.

Invitée pour rendre hommage à Lise Dion, mademoisel­le Mazza a raclé les bas-fonds d’un humour digne du Beachclub de Pointe-calumet, dont elle a foulé les planches au début de juillet. Lise Dion, qui ne fait pas dans la dentelle, a souvent semblé mal à l’aise devant des propos dégoulinan­ts de complaisan­ce et de vulgarité.

UN DÉSERT DE SENS

À aucun moment, Christiane Charette n’a tenté d’endiguer le déferlemen­t. Elle a plutôt tendu des perches pour qu’il se poursuive lorsqu’il paraissait vouloir s’atténuer. Pris dans ce tourbillon, Benoît Dutrizac, qui avait été jusque-là d’une exemplaire sobriété pour expliquer son abrupt départ du 98,5, s’est laissé aller à ses rengaines éculées contre les politicien­s, la corruption, la collusion, les bien nantis et tutti quanti. Dommage ! car l’homme vaut mieux que les propos qu’il tient parfois.

Dans un pareil désert de sens et une telle vacuité, que Lydia Képinski soit présentée comme une grande auteure-compositri­ce-interprète, et Kevin Lambert, comme un romancier incontourn­able, n’étonnera personne.

Je tiens à faire amende honorable auprès de Pénélope Mcquade. Jamais je n’aurais cru que Radio-canada descendrai­t plus bas que Les échangiste­s qu’elle anime, mais avec l’émission de Christiane Charette – celle de dimanche soir du moins –, le diffuseur public descend encore d’un cran.

Heureuseme­nt, j’ai terminé ma soirée avec TV5 et On n’est pas couché.

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