Malia n’en croyait pas ses yeux
SAINT-PIERRE DE L’ÎLE D’ORLÉANS | « J’arrive pas à croire que j’ai vu sa fille. »
En visite à l’île d’orléans, Malia, environ dix ans, se dirigeait avec sa grand-maman vers la statue de Félix – c’est son idole depuis qu’elle a participé à un spectacle basé sur une oeuvre du poète dans son école de Montréal – quand son attention a été attirée par l’équipe du Journal en pleine séance photo avec Nathalie Leclerc.
Lorsque sa grand-mère lui a fait réaliser que le sujet de notre photographe était nulle autre que la fille de Félix, les yeux de Malia se sont arrondis d’étonnement.
Visiblement bouleversée, Malia a pris une photo, puis a sauté spontanément dans les bras de « la fille de Félix » à deux reprises avant de poursuivre sa visite.
ENSEIGNER FÉLIX À L’ÉCOLE
Pour Nathalie Leclerc, cette marque d’affection est la preuve que son papa, 30 ans après sa mort, peut encore toucher les jeunes. Voilà pourquoi elle se bat pour que le nom de Félix Leclerc et celui d’autres icônes culturelles du Québec apparaissent dans les manuels scolaires des cours d’histoire.
« En 2014, quand mon père a eu 100 ans, je recevais des élèves du secondaire à l’espace Félix-leclerc pour des visites guidées et je leur montrais le trophée remis au Gala de L’ADISQ. Je leur demandais c’est quoi. Ils répondaient un Oscar. Ils ne savent même pas ce qu’est un Félix.
« Ça m’a troublée, enchaîne-t-elle. À la suite de ça, j’ai demandé au gouvernement de l’époque si c’était possible, dans un livre d’histoire, de consacrer une page, une demi-page ou trois lignes pour dire que Félix Leclerc a existé et que ce fut le premier à aller en France. Les fonctionnaires que j’ai rencontrés m’ont dit que ce ne sont pas eux qui décident, mais les professeurs. Mais si le professeur a 25 ans, il ne sait peut-être même pas que Félix a existé. On va le perdre. »
Malgré tout, Nathalie Leclerc est persuadée qu’une « oeuvre aussi belle » que celle de son papa va rester dans l’histoire, que les générations à venir la redécouvriront d’une manière ou d’une autre. « Dernièrement, des livres de mon père qui n’existaient plus ont été remis sur le marché. Il faut les garder pour qu’il reste présent. »