Le Journal de Quebec

3 questions à Nathalie Leclerc

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Est-ce que Félix a déjà songé à se lancer en politique ?

« Il en a fait, parce qu’il a écrit Interdire la langue française

au Québec. C’était très politisé. Il était aux côtés de René Lévesque pour le Oui, dans le temps. Mais il a fait plus que de la politique. Quand on me demande ce qu’il m’a laissé comme héritage, je réponds : avancer, me faire confiance et tenir à mes idées. Et l’indépendan­ce. Celle d’un pays, d’accord, mais aussi avoir sa propre indépendan­ce. D’arrêter de suivre les autres. À l’époque, il y avait la publicité “Tout le monde le fait, fais-le donc” (CKAC). Mon père, ça le scandalisa­it. “Ah ben, maudit gang de moutons”, qu’il disait. »

Ce que Félix penserait du Québec de 2018 ?

« Il ne baisserait pas les bras, ce n’est pas son genre, mais il serait probableme­nt déçu de ce qui arrive en ce moment en politique. Les artistes québécois qui chantent en anglais ? Je ne pense pas qu’il les jugerait, mais il serait déçu, parce qu’il aimait tellement la langue. Cela dit, j’ai bien de la difficulté à parler pour lui. Il est mort il y a trente ans, quand il n’y avait pas d’internet. Nous sommes dans un autre monde. »

Comment se porte l’espace FélixLecle­rc ?

« Financière­ment, c’est dur. Il faudrait créer un événement annuel. J’étais au Festif de Baie-saint-paul récemment et je me disais pourquoi on ne fait pas ça sur l’île. J’ai eu un projet en 2014 avec Robert Lepage, mais ça n’a pas fonctionné. Québecor nous aide chaque année et honnêtemen­t, si on n’avait pas cette contributi­on, on en arracherai­t en

tabarouett­e. »

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