Le Journal de Quebec

Un géant encore actuel

Félix Leclerc est mort le 8 août 1988, mais cet artiste est loin d’avoir été oublié

- MARC-ANDRÉ LEMIEUX

Trente ans après son décès, Félix Leclerc continue d’influencer les artistes québécois, bien qu’avec les années, un nombre moins élevé de jeunes auteurs-compositeu­rs-interprète­s se réclament du célèbre chansonnie­r.

En entrevue au Journal, plusieurs chanteurs issus de différente­s génération­s s’entendent pour dire que Félix Leclerc demeure « un classique ». Quelques-uns vont plus loin en disant non seulement qu’il jouit du statut de géant immortel, mais qu’il inspire leur travail.

C’est notamment le cas d’émile Bilodeau, qui aime bien se décrire comme un « disciple » du poète décédé le 8 août 1988 à Saint-pierre-de-l’île-d’orléans. Malgré ses 22 ans, la Révélation 2017 du gala de L’ADISQ a grandi en écoutant du Félix Leclerc. « Mon amour pour la nature québécoise, c’est quelque chose que je n’ai jamais eu peur de mettre de l’avant. Et c’est très Leclerc, tout comme ma fierté nationale, mon amour pour les mots, mon amour pour les rimes et mon amour pour la guitare », déclare le guitariste.

UN NOUVEL ALBUM HOMMAGE

Émile Bilodeau officialis­era bientôt cette influence en reprenant Les 100 000 façons de tuer un homme sur Héritage, un nouvel album hommage au défunt poète qui paraîtra le 9 novembre sous étiquette GSI Musique. Supervisée par Monique Giroux et réalisée par Simon Leclerc, cette compilatio­n réunira des musiciens qui n’étaient pas encore nés lors du décès du chansonnie­r, comme Klô Pelgag, Lou-adriane Cassidy, Sam Harvey, Charles Landry, Matt Holubowski et Lydia Képinski.

Jointe au téléphone, cette dernière avoue qu’elle ignorait tout (ou presque) de Félix Leclerc quand elle a été invitée à participer au disque, mais qu’en parcourant Youtube, elle a « flashé » sur L’an 1, un titre moins connu du monstre sacré. « Je ne m’identifie pas vraiment à ses chansons, parce qu’il est très terroir, mais je trouvais ça cool de refaire L’an 1. Elle avait un côté moins chanson française. Et comme fan de rap, je trouvais ça cool la manière dont le texte était livré. »

UN INCONTOURN­ABLE

Pour Gregory Charles, Catherine Major et Marie-élaine Thibert, qui font partie d’une autre compilatio­n hommage lancée en 2008, lors du 20e anniversai­re, Félix Leclerc reste un incontourn­able.

« Le fait qu’on le chante encore, qu’on le lit encore, qu’on le porte toujours au grand écran et qu’on s’y réfère encore prouve bien qu’il a résisté au test ultime du temps, souligne le premier. Son oeuvre nous a apporté clarté et fierté nationales, comme celle des compositeu­rs Chopin pour les Polonais, et Liszt pour les Hongrois. »

« Il fait partie de notre culture profonde, et pas juste en chanson, mais carrément au niveau de notre histoire », ajoute Catherine Major.

Marie-élaine Thibert, qui a découvert Félix Leclerc en entendant son père gratter sa guitare quand elle était toute petite, tente de poursuivre la tradition en apprenant Le p’tit bonheur à Marie-félix, sa fille de cinq ans. « J’ai toujours gardé en mémoire chaque mot, chaque note de cette magnifique chanson et elle reste ma favorite. »

Quant au chanteur Michaël, qui a souvent interprété du Félix Leclerc sur scène lorsqu’il faisait partie du spectacle Québec Issime, il aurait aimé avoir « son talent d’écriture ». « Ma chanson préférée est sans contredit Le p’tit bonheur ! Parce que je crois qu’on peut trouver le bonheur à tous les coins de rue », explique-t-il.

- Avec la collaborat­ion de Marie-josée Roy.

« Je suis un disciple de Félix Leclerc. »

– Émile Bilodeau

 ?? PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE ?? Émile Bilodeau Lydia Képinsky Félix Leclerc, qui aurait eu 104 ans jeudi dernier, inspire toujours le respect. « Il fait partie d’une catégorie très exclusive de géants immortels : ceux qui nous ressemblen­t et nous définissen­t », note Gregory Charles.
PHOTOS D’ARCHIVES ET COURTOISIE Émile Bilodeau Lydia Képinsky Félix Leclerc, qui aurait eu 104 ans jeudi dernier, inspire toujours le respect. « Il fait partie d’une catégorie très exclusive de géants immortels : ceux qui nous ressemblen­t et nous définissen­t », note Gregory Charles.

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