Le Journal de Quebec

Un retour sur scène réussi

Un gala réussi pour Patrick Huard, qui donnait le coup d’envoi au Comediha ! Fest-québec

- SANDRA GODIN Phil Roy sera à la barre de son deuxième

Patrick Huard a effectué hier son grand retour sur scène à l’occasion d’un gala grinçant, dynamique, franchemen­t réussi, où le but était clair : se payer la tête de tout le monde et être inclusif. L’animateur a été le premier à se faire servir des bien-cuits hilarants, pas piqués des vers.

En ouverture, Patrick Huard a regagné la scène après plusieurs années d’absence, avec une nervosité palpable, mais un premier monologue intelligen­t et bien ficelé. Il a averti le public que durant le gala, personne n’allait être épargné, par souci d’inclusion.

Il a raconté qu’au secondaire, un ami bègue lui a demandé pourquoi lui et sa gang ne se moquaient jamais de lui. Il se sentait exclu. « On se disait que ça ne se faisait pas de rire de lui. C’est important de ne pas protéger les gens, c’est comme les exclure. » Il a retrouvé l’ami Pierre en question, qu’il a invité sur son gala pour le présenter.

Huard s’est aussi aventuré sur le cas d’éric Salvail. Plusieurs mois après l’éclatement des scandales, les affaires Rozon et Salvail inspirent toujours autant les humoristes, car Huard n’a pas été le seul à ramener le sujet sur la table.

Celui qui dit qu’il faut rire de tout le monde a prêché par l’exemple. Il a luimême ri des flops de certains de ses films et du succès mitigé de son dernier spectacle. Jean-françois Mercier s’est joint à lui pour un solide bien-cuit.

TOUS LES INVITÉS OVATIONNÉS

Du côté des invités, on a eu droit à un alignement très fort. Tous les invités de la première partie ont été ovationnés.

Les Grandes Crues ont brisé la glace en incarnant le stéréotype de la fille célibatair­e, un peu saoule et pas tellement cultivée. Verres de vin en main, elles ont livré quelques lignes réchauffée­s sur le vin rouge qui tache les dents, mais leur numéro a pris une direction désopilant­e lorsqu’elles ont raconté leurs histoires de rasage et de sexe, avec des mots trop crus pour être rapportés.

La découverte : Didier Lambert, un humoriste de 40 qui nous a mitraillés de lignes cinglantes qui jouaient avec les limites du public en faisant allusion au racisme, à son frère sourd, à La Meute, et à son nouveau rôle de père. « Pour l’instant c’est un garçon. On attend qu’il nous le confirme », a-t-il lancé.

Phil Roy était littéralem­ent en feu avec un numéro où il défendait la légalisati­on de la marijuana, « la drogue la moins néfaste au monde », qui rend les gens créatifs. « Vous trouvez que ça coûte cher le 3e lien ? Va pas chercher les ingénieurs, va chercher les quatre buzzés au cégep », a lancé celui qui fumait, ado, dans un surligneur jaune.

On pensait que les invités précédents avaient été grinçants, c’était avant le passage de Mike Ward, venu nous parler du mouvement #metoo. « Qui aurait cru il y a un an que c’était moi le meilleur du showbiz québécois ? »

SANS FILTRE

Il est entré dans le vif du sujet en se disant déçu qu’éric Salvail n’avait jamais eu de comporteme­nts déplacés envers lui. « Est-ce que c’est parce que j’ai engraissé ? »

Le tour de Gilbert Rozon est ensuite venu. « Moi, les enfants, je les blesse avec mes jokes, pas avec mon pénis », a-t-il dit, avant de se questionne­r sur ses propres agissement­s.

Au moment de mettre sous presse, Patrick Huard devait ramener Rogatien, puis Alexandre Barrette, Mehdi Bousaidan et Simon Gouache figuraient aussi au chapitre des invités.

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PHOTOS ANNIE T. ROUSSEL Patrick Huard n’a rien perdu de son mordant. 2. Les Grandes Crues n’ont pas lésiné sur les mots « crus » 3. Didier Lambert a agréableme­nt surpris.

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