Hausse du prix du papier de toilette dès l’automne
Les grandes papetières affirment qu’elles sont prises entre l’arbre et l’écorce
Les géants du papier de toilette au pays Cascades et Kruger vont augmenter leurs prix l’automne prochain pour éponger les hausses de coûts de la matière première.
« Oui, on va l’annoncer, mais entre annoncer et réaliser, il y a un grand écart. Il faut faire attention avant de dire que les prix vont exploser dans le papier tissus. Il faut plutôt être conservateur », confirme au Journal le PDG de Cascades, Mario Plourde.
Le patron de la papetière québécoise valorisée à près de 1,3 milliard $ dit que la hausse du coût de transport et des matières premières explique ces augmentations à venir.
LE DERNIER MOT
M. Plourde rappelle que c’est un marché très compétitif. « C’est un produit souvent vendu en promotion. On vit présentement une période d’excès d’offre sur le marché », indique-t-il.
Et même si les papetières comme Cascades vont pousser pour augmenter les prix du papier de toilette, ce sont les détaillants qui auront le dernier mot, selon Mario Plourde.
« On va voir cet automne comment les détaillants vont accepter ces augmentations-là. Généralement, ça ne s’accepte jamais du premier coup. Il y a toujours une négociation. On va faire ce que l’on peut faire », partage le PDG de Cascades.
De son côté, Kruger, propriétaire des marques Cashmere, Purex, SpongeTowels, Scotties et White Swan, pense également augmenter le prix du papier de toilette et essuie-tout vendus sur les tablettes d’ici quelques semaines.
Pour Kruger, cette hausse est nécessaire en raison de la croissance « sans précédent » de ses coûts, particulièrement la majoration de 23 % du prix de la pâte de papier depuis juillet 2017 et des frais de transport plus élevés.
L’entreprise ontarienne n’a cependant pas spécifié le montant de la facture qui sera refilée aux consommateurs.
BAISSE DES PROFITS
Kruger a annoncé hier une forte baisse de ses profits au deuxième trimestre par rapport à la même période l’an dernier. Le résultat net s’est établi à 1,6 M$, en baisse de 8,3 M$ ou 84 %, contrairement à 9,9 M$ en 2017.
La papetière a toutefois accru ses revenus de 7,8 % au dernier trimestre en comparaison avec le deuxième de l’an dernier. Ils se sont chiffrés à 338,8 M$, comparativement à 314,4 M$ à la même époque en 2017.
Quant à Cascades, elle a vu ses ventes bondir de 4 %, ou 49 M$, au deuxième trimestre se terminant le 30 juin 2018, passant de 1,13 M$ l’an dernier à 1,18 G$ à la même période cette année, un record selon l’entreprise.
Son bénéfice net ajusté a atteint les 29 M$, ou 0,30 $ par action, comparativement à 24 M$, ou 0,25 $ par action, à la même période l’an dernier. Il s’agit d’une hausse de 5 M$, correspondant à 20,8 %.
Hier, en Bourse, le titre de Cascades s’échangeait à 12,75 $ à la fermeture des marchés, en baisse de 0,26 $ ou près de 2 % comparativement à son prix d’ouverture et celui de Kruger à 10,36 $, en baisse de 0,15 $ ou 1,4 %, par rapport à son prix de 10,51 $. – Avec la collaboration de l’agence QMI