DES BRISE-GLACES POUR LA DAVIE
Trois brise-glaces seront convertis pour la Garde côtière canadienne
Le contrat de 610 M$ accordé par le fédéral à la Davie, qui permet l’acquisition et la conversion de trois brise-glaces pour la Garde côtière canadienne, a été accueilli timidement hier par les travailleurs et les fournisseurs du chantier naval.
« Pour tout emploi créé, c’est sûr qu’on va être contents. Cependant, je ne cacherai pas qu’on a une déception », a exprimé la présidente au Conseil central Québec-chaudière-appalaches pour la CSN, Ann Gingras, déçue que la réfection d’un quatrième navire, plus gros, et qui aurait permis à 800 travailleurs d’avoir du boulot ne se soit pas concrétisée.
Le contrat, annoncé hier sur le chantier en présence notamment du ministre fédéral responsable de la région de Québec, Jean-yves Duclos, permettra à 200 personnes, « en moyenne », de travailler au cours des deux prochaines années.
« Ça va permettre à la compagnie de garder la tête hors de l’eau et de ne pas fermer, et à 200 personnes de travailler pour les deux prochaines années. Mais en même temps, quand le gouvernement Trudeau est arrivé au pouvoir il y a trois ans, il y avait 1000 personnes qui travaillaient au chantier à Lévis. Aujourd’hui, on parle de 200 », a déploré Mme Gingras, qui « s’accroche » à la refonte de la Stratégie nationale de construction navale pour le futur.
À l’automne, tout au plus 100 personnes seront actives sur le chantier après la livraison du deuxième traversier destiné à la STQ, avant que des travailleurs soient rappelés en novembre.
« ON N’EST PAS DÉÇUS »
« Ce contrat-là, c’est le pont vers le futur », a affirmé un haut dirigeant de la Davie, Spencer Fraser, qui a qualifié la journée d’« historique », après de « longues » et « dures » négociations depuis janvier. « On n’est pas déçus, a-t-il répondu à un journaliste. C’est clair qu’on veut en avoir plus, mais aujourd’hui, c’est une journée de célébration », a-t-il dit, soulignant « la bonne volonté » du fédéral.
Fait important à noter, « la vaste majorité » des 610 M$ servira à l’acquisition des trois brise-glaces, déjà partis de la Scandinavie en direction de Lévis ( voir encadré).
Le ministre Duclos a insisté sur le fait que ce contrat permettra de répondre aux besoins « pressants » et « considérables » de la Garde côtière canadienne.
DES « OPPORTUNITÉS » À VENIR
M Duclos, accompagné de Steven MacKinnon, le secrétaire parlementaire de la ministre des Services publics, de l’approvisionnement et de l’accessibilité, a répété que plusieurs « opportunités » pour le chantier se présenteront au cours des prochains mois et années, sans se mouiller quant à la place que devrait avoir la Davie dans la refonte de la Stratégie nationale de construction navale, attendue à l’automne.
Du côté des fournisseurs du chantier, ils voient le contrat comme un « signe encourageant », mais bien loin des aspirations de départ.