Le Journal de Quebec

Couillard écarte le départ du PDG d’hydro-québec

Éric Martel avait critiqué un projet appuyé par Québec

- PIERRE-ALEXANDRE MALTAIS

DOLBEAU-MISTASSINI | Le premier ministre Philippe Couillard a affirmé hier que le PDG d’hydro-québec Éric Martel allait « continuer à faire son travail », même s’il a fortement critiqué cette semaine un projet éolien appuyé par le gouverneme­nt.

Jeudi, le ministre de l’énergie, Pierre Moreau, laissait planer le doute sur le sort d’éric Martel à la suite de sa sortie contre le projet éolien Apuiat prévu sur la Côte-nord. Hier, le premier ministre a clarifié les intentions du gouverneme­nt envers le PDG.

« M. Martel va continuer son travail. […] On tourne la page, on va vers l’avant et il faut que le projet se réalise, et il faut négocier pour que le projet soit gagnant-gagnant », a assuré Philippe Couillard hier.

MAXIMISER L’ENTENTE

Plus tôt cette semaine, notre Bureau d’enquête révélait qu’éric Martel jugeait, dans une lettre envoyée aux Innus, que le projet était « difficilem­ent recommanda­ble » en raison de ses « coûts extrêmes ».

En pleine période de surplus énergétiqu­es, le dirigeant d’hydro-québec a ouvertemen­t émis des doutes sur la rentabilit­é du projet, qui pourrait faire perdre jusqu’à 2 G$ sur la durée du contrat de 25 ans actuelleme­nt sur la table.

Le premier ministre s’est plutôt fait rassurant sur cet aspect hier et a précisé qu’il ne devrait pas y avoir de hausse notable de tarifs pour les Québécois.

« On va la maximiser cette entente-là », a assuré M. Couillard. « On veut minimiser l’impact de cette entente sur les tarifs de tous les Québécois. On va s’assurer que c’est géré de telle façon que la répercussi­on sur les tarifs – s’il y en a une – soit excessivem­ent minime. »

MAIGRE REDEVANCE

Pour ce projet de 200 MW qui compterait de 48 à 57 éoliennes, la nation innue forme un partenaria­t avec les entreprise­s privées Boralex et Société renouvelab­le du Canada.

Des informatio­ns ont circulé à l’intérieur de la société d’état selon lesquelles les Innus ne toucheraie­nt qu’une maigre redevance de 500 000 $ par année.

« On ne développer­a pas le Nord-du-québec sans que les Premières Nations obtiennent une part équitable de ce développem­ent-là. Plutôt que de leur donner des subvention­s dans leurs territoire­s, ce n’est pas ça qu’ils veulent, ils veulent participer comme acteurs économique­s. Il faut que les négociatio­ns se poursuiven­t », a répété Philippe Couillard, sans toutefois garantir qu’ils auraient droit à plus que ce demi-million de redevances.

Le premier ministre croit aussi que la « grande majorité » des Québécois soutient le projet.

« ON NE DÉVELOPPER­A PAS LE NORD-DU-QUÉBEC SANS QUE LES PREMIÈRES NATIONS OBTIENNENT UNE PART ÉQUITABLE DE CE DÉVELOPPEM­ENT-LÀ » – Philippe Couillard

 ??  ?? Le premier ministre Philippe Couillard était de passage à Dolbeau-mistassini hier pour annoncer la constructi­on d’un pont ferroviair­e. PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, PIERRE-ALEXANDRE MALTAIS
Le premier ministre Philippe Couillard était de passage à Dolbeau-mistassini hier pour annoncer la constructi­on d’un pont ferroviair­e. PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, PIERRE-ALEXANDRE MALTAIS

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