La crise avec l’arabie saoudite affecte plusieurs voyagistes
Des vols au départ de Toronto ont été suspendus pour le pèlerinage à La Mecque
OTTAWA | En annulant ses liaisons avec Toronto à l’approche du très couru pèlerinage à La Mecque, la compagnie aérienne Saudia Airlines cause bien des maux de tête aux voyagistes canadiens, dont un qui prévoit déjà perdre des dizaines de milliers de dollars.
La crise diplomatique crée tout un cassetête pour des voyagistes avant le pèlerinage à La Mecque, en Arabie saoudite.
« C’est terrible, absolument terrible. Ça fait trois jours que je ne dors pas », a confié en entrevue Asif Rana, gérant de Adam Travel, basé à Mississauga, en Ontario.
En raison de la crise diplomatique entre le Canada et l’arabie saoudite, le transporteur national suspendra ses vols à partir du 13 septembre. Cela force les voyagistes offrant des forfaits pour le pèlerinage, qui se déroule cette année du 19 au 24 septembre, à faire des pieds et des mains pour revoir les plans de leurs clients.
M. Rana évalue que la décision de Saudia affectera 400 de ses clients, dont 150 pour le pèlerinage à La Mecque, et qu’il perdra environ 150 000 $ en dépôts sur des réservations d’hôtel.
Les forfaits vendus pour le Hajj (nom du pèlerinage à La Mecque) coûtent en moyenne 15 000 $ par personne. De nombreux musulmans économisent toute leur vie pour ce voyage, une obligation pour quiconque en a les moyens, selon les principes de l’islam.
INQUIÉTUDE
« Beaucoup de nos clients sont inquiets. Ça nous préoccupe beaucoup », a quant à lui confié le gérant de Falcon Travel, Fawad Kalsi, qui se trouve déjà en Arabie saoudite. Il a 600 clients qui participent au Hajj.
Toujours en attente d’une réponse officielle de la part de Saudia, l’équipe de M. Kalsi travaille sur un « plan B » pour le retour au pays de ses pèlerins. Il est sûr que le transporteur les accommodera et il n’anticipe pas pour l’instant d’impact financier négatif.
Chez plusieurs compagnies contactées, le transporteur a remplacé le billet de retour des voyageurs qui avaient déjà quitté le Canada. Ceux qui devaient partir au-delà du 13 septembre ont reçu un remboursement.
« Beaucoup de voyageurs sont affectés financièrement. Saudia Airlines était la moins chère », a déploré Asif Rana, dont certains clients doivent maintenant débourser le double du prix pour un vol avec Emirates ou Etihad, par exemple.
BEAUCOUP DE VISITES
Selon les données de Statistique Canada, 84 000 Canadiens ont visité l’arabie saoudite en 2017, dont 4000 pour des raisons religieuses.
Le Conseil national des musulmans canadiens a émis cette semaine un avertissement à l’intention des pèlerins, les pressant de communiquer avec leur voyagiste.
« Les voyageurs qui ne trouvent pas de solution de rechange pourraient ne pas pouvoir revenir au Canada et risquent de rester pris en Arabie saoudite pour une période de temps indéterminée », prévient le conseil.
Le ministère des Affaires étrangères a aussi invité les Canadiens touchés à régler leur situation auprès de leur agence de voyages. Aucune consigne de sécurité particulière n’a été émise.