Sanctions pas assez sévères
Les sanctions plus sévères prévues dans la nouvelle mouture du Code de la route entré en vigueur en mai ne sont toujours pas suffisantes pour faire passer le message, croit un chercheur en sécurité routière.
« Quand on a 16 ou 17 ans, l’amende la plus sévère que vous pouvez avoir, c’est 100 $ et 4 points d’inaptitude. Un adulte, pour la même infraction, paye plus. À l’âge de 16 ans, on leur met entre les mains un véhicule, qui est une arme, car on peut tuer des gens. On leur donne des privilèges d’adulte avec des conséquences d’enfant », déplore Érick Abraham, associé de recherche de l’équipe de Sécurité routière de l’école polytechnique de Montréal.
L’ingénieur de formation croit que les conséquences doivent être plus importantes pour ceux qui commettent des infractions.
« Les pays où le bilan de la sécurité routière est le meilleur, ce sont des pays où on met l’accent sur les conséquences qui sont plus importantes du point de vue financier et des sanctions. En Suède, si tu dépasses de quelques dizaines de kilomètres à l’heure la limite permise dans une zone de 50, tu perds ton permis pendant un certain temps. Ça fait réfléchir les gens. »
SIGNALISATION MÉPRISÉE
Comme l’a constaté Le Journal au cours de son reportage de part et d’autre de l’autoroute 20, de nombreux usagers de la route méprisent ou méconnaissent la signalisation. « Si on est obligé de mettre des dos-d’âne dans les rues pour faire ralentir les gens, c’est parce qu’ils ne respectent pas la signalisation », dit M. Abraham. Il explique qu’on lui a déjà demandé d’analyser s’il fallait modifier la signalisation autour d’un chantier de construction où quelqu’un était décédé. « En analysant la collision qui a mené au décès, on a réalisé que la signalisation en vigueur n’a pas été respectée à cet endroit. Je veux bien la changer, mais si les gens ne la respectent pas, ça sert à quoi ? », questionne-t-il.