Le pari de Couillard
On s’en doutait, mais là, c’est officiel !
Le chef libéral Philippe Couillard a choisi de prolonger la campagne électorale de 33 à 39 jours.
Il espère probablement que les candidats caquistes, provenant tant des familles péquiste que libérale, se contredisent pendant une plus longue campagne et exposent les limites de cohésion d’une coalition.
Il pense peut-être fatiguer François Legault, qui n’a pas pris de vacances. Mais rien n’est moins sûr, le chef caquiste ayant au contraire amorcé une remontée dans la dernière portion de la tournée, en 2014.
De simples considérations logistiques ont sûrement pesé lourd dans la balance.
En entrevue cette semaine, le chef péquiste Jean-françois Lisée reconnaissait que l’organisation de la tournée provinciale était compliquée par la tenue de trois débats télévisés en peu de temps à Montréal, entre le 13 et le 20 septembre.
Philippe Couillard l’a aussi évoqué hier. Le territoire est vaste, il faut plusieurs jours pour aller à la rencontre des électeurs aux quatre coins du Québec.
D’autant que les batailles dans les régions seront déterminantes pour l’issue du scrutin.
CONFIANCE VARIABLE
En coulisses du congrès des jeunes, le degré de confiance des libéraux était variable.
« À la fin de la session, on n’était plus là, mais là, on va avoir une bonne bataille », estimait un vieux routier, ragaillardi. Ah, et qu’est-ce qui a changé, a-t-on questionné ?
« Les gens nous critiquaient beaucoup, mais ils commencent à réaliser ce qu’on a fait. »
Par contre, un employé à qui je demandais s’il avait pris des vacances a répondu du tac au tac « non, mais ça se peut que j’en aie des ben longues », en levant les yeux vers le ciel, comme pour sonder la menace de défaite planant sur sa tête.
Dans les régions, des députés qui ont multiplié les présences dans les festivals et BBQ admettent que leurs concitoyens ne disent pas clairement ce qu’ils pensent de la CAQ. « C’est intangible. On ne le voit pas si les gens sont vraiment avec eux, c’est dur à dire », a résumé un élu.
Difficile de prédire le résultat quand ils ont l’impression de boxer dans le vide, avec leur ombre...