Le président turc veut braver les « menaces » américaines
ISTANBUL | (AFP) Le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est juré hier de répondre aux « menaces » des États-unis visant à faire libérer un pasteur américain, ne montrant aucune volonté d’apaisement dans son bras de fer avec Washington, qui a accentué la chute de la devise nationale.
Déclarations-chocs, sanctions, menaces de représailles, puis doublement des tarifs douaniers américains sur l’acier et l’aluminium turc : le ping-pong Ankara-washington est allé crescendo ces derniers jours, emportant avec lui la livre turque qui a dévissé vendredi de 16 % face au billet vert.
Au coeur de cette bataille : le sort du pasteur américain Andrew Brunson, actuellement jugé en Turquie pour « terrorisme » et « espionnage », placé fin juillet en résidence surveillée après un an et demi de détention.
« HONTE À VOUS »
Les États-unis demandent sa libération, alors que la Turquie plaide pour l’extradition de Fethullah Gülen, prédicateur turc établi depuis près de 20 ans sur le sol américain et soupçonné par Ankara d’être l’architecte du putsch manqué de juillet 2016.
« Il est mauvais d’oser mettre la Turquie à genoux avec des menaces concernant un pasteur », a lancé hier M. Erdogan, lors d’un rassemblement à Unye, sur les rives de la mer Noire. « Honte à vous, honte à vous. Vous échangez votre partenaire stratégique de L’OTAN pour un prêtre. »
La Turquie et les États-unis sont partenaires dans le cadre de L’OTAN et les États-unis disposent d’une importante base à Incirlik, dans le sud du pays, actuellement utilisée comme centre des opérations contre le groupe djihadiste État islamique (ÉI).
« Notre partenariat pourrait être en danger », a averti hier le président turc dans les colonnes du New York Times, agitant la menace de « chercher de nouveaux amis et de nouveaux alliés » au lendemain de la chute brusque de la devise nationale causée par la décision du président Trump, annoncée dans un tweet, de doublement des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium turcs.