La routine santé
Du médaillé olympique Bruny Surin
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Il est certainement difficile de retirer l’entraînement physique de la routine d’un médaillé olympique. Quelle forme prend-il aujourd’hui ?
Depuis que Bruny Surin a pris sa retraite il y a 16 ans, le médaillé d’or au relais 4 x 100 m des Jeux Olympiques d’atlanta (1996) a conservé 25 % de son entraînement physique. Un changement majeur est toutefois venu chambouler ses activités il y a cinq ans, lorsque son médecin a décelé de l’arthrose et un cartilage aminci à son genou gauche. Le sprinteur devait dorénavant cesser toutes activités qui créaient des impacts, comme la course, le jogging et les sauts. « Quand je suis sorti [du bureau du médecin], j’ai appelé mon épouse et je pleurais presque au téléphone », se souvient-il. Pour rester actif, le vélo et la natation font désormais partie de ses entraînements, puis au gym, l’elliptique est de mise.
Comment prenez-vous soin de votre santé psychologique ?
« Je me dis constamment “vas-y mollo” », affirme le quadruple olympien de 51 ans, qui constate « que l’entraînement devient de plus en plus difficile et que ça prend plus de temps pour récupérer ». Même l’elliptique lui rappelle de ralentir lorsqu’il s’entraîne, badine-t-il. Le passage vers la cinquantaine, il avoue l’avoir « pris un peu dur. C’est venu me chercher, je trouve que ça va vite », affirme celui qui a perdu sa mère lorsqu’elle avait 66 ans et qui compte bien profiter de la vie, entouré de sa conjointe et de leurs deux filles de 22 et 24 ans. Vivre au maximum tout en y allant mollo, voilà son dilemme quotidien.
Quels sont vos trucs pour bien manger ?
« Mon alimentation d’aujourd’hui versus celle que j’avais lorsque j’étais athlète professionnel se ressemble à 80-90 % », constate Bruny Surin. Il n’a pas la dent sucrée, commande du resto seulement le vendredi soir, puis réserve le vin pour la fin de semaine. Ses péchés mignons sont le scotch et le cigare, « de temps en temps ». Il aime beaucoup le riz, qui occupe une place importante dans la cuisine haïtienne, notamment dans le griot qu’il aime tant. L’homme d’affaires et conférencier craque pour le filet mignon, bien que sa famille ait beaucoup diminué sa consommation de viande rouge. Son poisson préféré est le vivaneau. Devant composer avec des allergies aux fruits et aux légumes, il avale des multivitamines, puis sirote parfois des « shakes » protéinés.
Vous êtes maintenant conférencier, possédez des lignes de vêtements sport (hommes, femmes, adolescents) et avez mis sur pied une fondation qui promeut les bienfaits d’un mode de vie sain chez les jeunes. Décrivez-nous la mission que vous poursuivez ?
« J’ai grandi avec le sport et les saines habitudes de vie. À Haïti, après avoir fait mes devoirs, je jouais au soccer », se rap- pelle celui qui est arrivé au Québec à l’âge de sept ans. « Je connais les bienfaits de l’activité physique et mes filles aussi », dit-il, rappelant notamment la prévention des maladies et « l’investissement sur votre corps » que le sport permet. Depuis plus de 25 ans, Bruny Surin fait des conférences dans les écoles sur la motivation, le leadership et le côté positif. « On a le contrôle de dire qu’on va passer une bonne journée, même si on sait qu’il y aura des obstacles. C’est toujours ce côté positif que je regarde et que je veux transmettre », affirme celui qui se sent privilégié d’avoir atteint son but ultime de remporter une médaille d’or olympique et qui, aujourd’hui, reçoit la confiance des personnes qu’il rencontre et qui lui demandent des conseils. « C’est très valorisant », selon lui.
Quel serait le meilleur conseil que vous pourriez donner à une personne qui souhaite commencer à bouger, à trouver un équilibre dans sa vie ?
« Commencez le plus facilement possible, puis graduellement montez la côte. Ça prend du temps, il faut de la persévérance. »
Quels sont vos endroits préférés à Québec pour bien manger ou pour vous entraîner ?
Bruny Surin aime faire escale au Fairmont Le Château Frontenac, car « le gym offre une super belle vue et on mange bien », dit-il.