Le Journal de Quebec

Être soi á l'ere du 2.0

- En ce 12 août 2018, donnons la chance à nos jeunes de bénéficier d’espaces sécuritair­es pour apprendre, s’épanouir, se réunir.

« Le 12 août a été désigné Journée internatio­nale de la jeunesse par l’assemblée générale des Nations unies en 1999 et constitue une célébratio­n annuelle du rôle des jeunes en tant que partenaire­s essentiels du changement. Avec 1,8 milliard de personnes âgées de 10 à 24 ans, le monde n’a jamais compté autant de jeunes qu’aujourd’hui. »

Être soi à l’ère du 2.0, comment est-ce possible ? S’affirmer, trouver sa propre couleur, est certaineme­nt un défi de taille. Comment peut-on s’outiller pour le faire ? Et nos enfants, ont-ils ce qu’il faut pour devenir des adultes accomplis et heureux ?

ÊTRE SOI ?

Le désir d’être apprécié et aimé est sans doute universel. À l’adolescenc­e, ce besoin se décuple puisque les pairs occupent une place de choix dans la définition de soi. Il est naturel que l’importance accordée à la famille s’obscurciss­e lorsque les amis entrent en jeu et tentent de prendre de plus en plus de place. Sachez que ce phénomène est tout à fait normal, l’enfant se détache peu à peu de ses parents pour se définir en tant qu’être séparé et différent. Il/elle a besoin de connaître ses limites et de trouver sa couleur à lui/elle. C’est notamment le cas de Justin, un adolescent de 16 ans, qui raconte : « Je me suis toujours bien entendu avec mes parents, je les trouvais cool. Mais je m’aperçois avec le temps que j’ai besoin d’avoir ma vie à moi, ils aiment pratiquer certains sports alors que moi c’est plutôt la musique qui me branche. Je me reconnais bien plus là-dedans. Avec mes amis, on aime faire de la musique le samedi dans le garage du père de mon meilleur ami. J’aimerais que mes parents comprennen­t que j’aime la musique et que j’en ai besoin. J’aimerais les entendre dire qu’ils sont fiers de moi. Ça me manque des fois. Je sais que c’est fou, mais des fois, je me sens bien mélangé. J’ai besoin d’eux, mais en même temps je voudrais être seul et faire mes affaires. C’est bizarre la vie parfois ! » Et un parent d’adolescent de dire : « J’ai toujours eu l’impression d’être proche de ma fille Emma, mais depuis qu’elle a 14-15 ans je ne la comprends plus ! On se dispute souvent et elle boude en se réfugiant dans sa chambre. Parfois, je ne sais plus quoi faire et je me sens bien découragée. Être mère célibatair­e peut être bien pénible dans ces moments-là. »

TROUVER SA COULEUR

Être soi, trouver sa couleur, est le processus de toute une vie. Il est donc naturel que certaines étapes soient plus difficiles à traverser que d’autres. « La connaissan­ce de soi est le point de départ et on n’a jamais fini d’en faire le tour. Il y a bien des choses qu’on sait sur notre personnali­té, notre caractère, nos idées… mais ces éléments connus ne sont pas coulés dans le béton : les aléas de la vie et les actions qu’on pose peuvent ébranler telle ou telle chose qu’on croyait savoir à propos de soimême. Pour se connaître, il faut porter attention à ce qui se passe en nous. Après avoir fait un geste ou vécu un événement, si on prenait le temps de se demander “Qu’est-ce que cette expérience m’a appris ?”, on en saurait davantage sur nous-mêmes, nos limites et les situations qu’on ne souhaite plus voir se reproduire. Il faut aussi considérer ce qui a fait qu’on s’est senti/e bien en accompliss­ant une action. Quand une situation semblable se reproduira, on cherchera à poser des gestes qui nous ressemblen­t afin de vivre une expérience positive et gratifiant­e. […] S’affirmer ne signifie pas tout dire ce qui nous passe par la tête, mais ce qui est important pour nous. On devient blessant/e si on tombe dans les attaques personnell­es, ce qui n’est jamais nécessaire. Faire le procès de l’autre, multiplier les plaintes sur des comporteme­nts ou des événements passés, ce n’est ni agréable ni efficace. Il faut donner à l’autre le pouvoir de changer. Savoir formuler une demande plutôt qu’une plainte est la manière la plus constructi­ve et respectueu­se de s’affirmer. Cela dit, on n’est pas responsabl­e de toutes les susceptibi­lités des gens. L’empathie consiste à se mettre à la place de l’autre et à revenir ensuite à notre place. Chacun a son propre filtre. Dire ce qu’on pense et ainsi créer des remous est moins pire que dire des choses qu’on ne pense pas pour ménager son interlocut­eur… et courir le risque que ça ne fasse pas l’affaire non plus ! À l’inverse, on évitera de se sentir rejeté/e si les autres n’abondent pas dans notre sens. Il est certain que, dans le feu de l’action, les émotions peuvent devenir contagieus­es. On a donc intérêt à être à l’affût de ce que les autres nous font ressentir et à en tenir compte dans nos choix d’interventi­ons, voire de relations. » Source : Oser être soit: 7 clés pour apprendre à s’affirmer,

par Rose-marie Charest, 2 novembre 2016. Il serait donc juste de considérer qu’il faut beaucoup de temps et de patience pour apprendre la vie ! Alors, osons ne pas trop en demander à nos jeunes à cet égard ! Donnons-leur la chance d’apprendre et de vivre leurs propres expérience­s. Naturellem­ent, ceuxci doivent être encadrés, aimés et doivent pouvoir bénéficier de vos bons soins.

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