Le Journal de Quebec

Difficile de performer en descente au Canada

- RICHARD BOUTIN

BEAUPRÉ | Les succès canadiens en descente sur la scène internatio­nale sont plutôt rares, contrairem­ent au cross-country, où le Canada mise régulièrem­ent sur des athlètes de pointe.

Qu’est-ce qui explique cette situation ? « Il y a plus de pratiquant­s au Canada qu’il y a 15 ans, assure Mathieu Boucher, directeur du développem­ent à Cyclisme Canada, mais il y a un faible pourcentag­e de ces gens qui font la transition vers la compétitio­n. Pour une course provincial­e, on retrouve entre 250 et 300 coureurs dans l’ouest, comparativ­ement à 125 ou 150 au Québec. L’offre est aussi moins grande, même si les grosses stations continuent en raison du volume. »

« Une façon de connaître du succès pour les stations serait d’offrir des parcours pour les jeunes — et le papa qui suit — et des parcours pour les coureurs plus expériment­és, poursuit Boucher. Les parcours doivent être moins intimidant­s. Au Mont-sainte-anne, on retrouve une superbe belle petite installati­on ( pump track). Pour connaître du succès au niveau internatio­nal, ça prend un bon bassin. »

Le Canada peut-il espérer un jour rivaliser avec les puissances que sont la France, la Grande-bretagne et l’australie ?

« Je ne suis pas convaincu qu’on puisse être une nation dominante, a reconnu Boucher, mais nous avons des athlètes extraordin­aires. Il n’y a pas de raison qu’on n’ait pas de champion du monde un jour. »

Le regretté Steve Smith était monté sur la deuxième marche du podium au mondial de 2010 présenté au MontSainte-anne. « Des champions peuvent inspirer les jeunes, comme on l’a vu avec Marie-hélène Prémont, indique Boucher. Steve avait un rayonnemen­t incroyable. Si la descente était acceptée aux Jeux olympiques, ça provoquera­it un changement très important. Au Canada, le financemen­t est relié aux performanc­es olympiques. Le financemen­t revient actuelleme­nt beaucoup aux athlètes. »

DÉMOCRATIS­ATION

Patrice Drouin aimerait lui aussi que la descente puisse prendre de l’essor. « C’est un sport incroyable qui est méconnu, résume le président de Gestev. À l’exception de quelques nations, il y a peu de pays qui ont des programmes soutenus en descente. Le Canada n’est pas toujours là et les États-unis sont moins là. Entre 1991 et 2000, il y avait quatre étapes de la Coupe du monde en Amérique du Nord, et nous sommes maintenant les seuls. La création de plus petits parcours à des coûts moindres pourrait démocratis­er le sport. »

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