Difficile de performer en descente au Canada
BEAUPRÉ | Les succès canadiens en descente sur la scène internationale sont plutôt rares, contrairement au cross-country, où le Canada mise régulièrement sur des athlètes de pointe.
Qu’est-ce qui explique cette situation ? « Il y a plus de pratiquants au Canada qu’il y a 15 ans, assure Mathieu Boucher, directeur du développement à Cyclisme Canada, mais il y a un faible pourcentage de ces gens qui font la transition vers la compétition. Pour une course provinciale, on retrouve entre 250 et 300 coureurs dans l’ouest, comparativement à 125 ou 150 au Québec. L’offre est aussi moins grande, même si les grosses stations continuent en raison du volume. »
« Une façon de connaître du succès pour les stations serait d’offrir des parcours pour les jeunes — et le papa qui suit — et des parcours pour les coureurs plus expérimentés, poursuit Boucher. Les parcours doivent être moins intimidants. Au Mont-sainte-anne, on retrouve une superbe belle petite installation ( pump track). Pour connaître du succès au niveau international, ça prend un bon bassin. »
Le Canada peut-il espérer un jour rivaliser avec les puissances que sont la France, la Grande-bretagne et l’australie ?
« Je ne suis pas convaincu qu’on puisse être une nation dominante, a reconnu Boucher, mais nous avons des athlètes extraordinaires. Il n’y a pas de raison qu’on n’ait pas de champion du monde un jour. »
Le regretté Steve Smith était monté sur la deuxième marche du podium au mondial de 2010 présenté au MontSainte-anne. « Des champions peuvent inspirer les jeunes, comme on l’a vu avec Marie-hélène Prémont, indique Boucher. Steve avait un rayonnement incroyable. Si la descente était acceptée aux Jeux olympiques, ça provoquerait un changement très important. Au Canada, le financement est relié aux performances olympiques. Le financement revient actuellement beaucoup aux athlètes. »
DÉMOCRATISATION
Patrice Drouin aimerait lui aussi que la descente puisse prendre de l’essor. « C’est un sport incroyable qui est méconnu, résume le président de Gestev. À l’exception de quelques nations, il y a peu de pays qui ont des programmes soutenus en descente. Le Canada n’est pas toujours là et les États-unis sont moins là. Entre 1991 et 2000, il y avait quatre étapes de la Coupe du monde en Amérique du Nord, et nous sommes maintenant les seuls. La création de plus petits parcours à des coûts moindres pourrait démocratiser le sport. »