Les ados ne seront pas réintégrés au Séminaire des Pères Maristes
En excluant les garçons visés par une enquête, la direction veut « la paix sociale »
Le Séminaire des Pères Maristes a finalement décidé de ne pas réintégrer, à la rentrée scolaire, les adolescents qui font l’objet d’une enquête policière pour l’échange allégué de photos osées de camarades de classe.
« Le Séminaire des Pères Maristes confirme que la rentrée scolaire se fera sans la fréquentation des garçons visés par une enquête policière », a annoncé l’établissement privé dans un communiqué, hier, à deux semaines du retour en classe.
« On a jugé que c’était la meilleure décision à prendre », a confirmé le directeur de l’école, François Sylvain. Selon ce dernier, il s’agit de « la seule avenue capable d’assurer une rentrée scolaire sereine et de ramener une paix sociale au sein de l’établissement. »
« RASSURANT »
Le directeur ne croit pas que la réputation de l’école soit désormais entachée. « On a été proactif dès le début. Pour les gens qui connaissent notre établissement, la façon dont l’établissement a géré le dossier n’est pas inquiétante, mais plutôt rassurante », explique M. Sylvain.
Huit membres du conseil d’administration ont entériné cette décision, samedi, lors d’une rencontre extraordinaire. La direction ne révélera pas s’il s’agit d’une décision unanime ou partagée.
Au cours des dernières semaines, l’une des victimes présumées a affirmé publiquement avoir fait une tentative de suicide et a annoncé qu’elle allait changer d’école. Outre les trois élèves expulsés, trois autres familles ont volontairement accepté un départ vers une autre école.
En juin, le Séminaire avait annoncé la réintégration de ces adolescents. Le ministre de l’éducation, Sébastien Proulx, avait appuyé ce choix en affirmant que l’expulsion des garçons impliqués était prématurée à ce stade. Interrogé, hier, en marge d’une annonce, M. Proulx a dit ignorer ce fait nouveau.
LE TEMPS PRESSE
Avant de trancher, le Séminaire aurait souhaité connaître les conclusions du Directeur des poursuites criminelles et pénales. « On ne peut plus se permettre d’attendre après le DPCP », a ajouté le directeur général.
Le Séminaire entend redoubler d’efforts pour lutter contre l’intimidation. « Des ateliers de sensibilisation, de formation et d’intégration verront le jour tout au long de l’année scolaire pour faire la promotion des mesures que contient le plan mis à jour », précise le communiqué.
– Avec la collaboration de Jean-françois Racine