Les « belles écoles » de la CAQ
L’ÉNONCÉ
Dans ses orientations électorales, la Coalition avenir Québec (CAQ) promet une « remise à niveau du parc immobilier scolaire ».
« Chaque nouvelle école à bâtir devra faire l’objet d’un concours d’architecture », indique la formation politique.
LES FAITS
Cette promesse pour « de belles écoles » aura cependant un coût. Lequel ? C’est ce que L’heure juste a examiné.
Présentement, au Québec, le ministère de la Culture et celui des Affaires municipales sont les deux seuls à utiliser les concours d’architecture.
Ces concours opposent des cabinets d’architectes qui soumettent des propositions dans l’espoir d’être choisis.
Selon les règles de l’ordre des architectes du Québec (OAQ), tous les finalistes reçoivent une « rémunération minimale de 12 % », des honoraires prévus pour l’ensemble des plans et devis.
À l’aide de ses puissantes capacités de recherche, L’heure juste a compilé toutes les dépenses en plans et devis du ministère de l’éducation pour la construction de nouvelles écoles, d’août 2014 à août 2017, qui s’élèvent à 44 116 166 $.
Résultat, l’ajout d’un concours architectural à chaque projet aurait entraîné, au minimum, 5,3 millions $ en coûts supplémentaires en trois ans, dans le cas où un seul finaliste aurait dû être dédommagé à chaque compétition parce que ses plans et devis n’auraient pas été retenus.
Comme les concours comptent habituellement quatre finalistes, selon L’OAQ, les dédommagements versés entre 2014 et 2017 auraient pu s’élever jusqu’à 15,9 millions $.
Pour L’OAQ, même si la tenue d’un concours d’architecture peut être plus lourde administrativement et un peu plus chère, cette façon de fonctionner permet d’élever l’architecture québécoise.
« En mettant les professionnels en compétition, on fait sortir des projets qui sont innovants », fait valoir la présidente, Nathalie Dion.