Le président américain a fragilisé la relation, croit Couillard
STOWE | Les relations canado-américaines ont été endommagées par les attaques du président Donald Trump, a dit Philippe Couillard lors d’une rencontre avec des gouverneurs américains au Vermont.
« De notre point de vue, notre relation est devenue plus fragile. Nous sommes des alliés, nous avons combattu ensemble. Récemment, nos enfants ont combattu le terrorisme ensemble. On ne s’attendait pas à ce type de relation, venant de notre voisin », a déclaré le premier ministre hier lors du point de presse de clôture de la 42e Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l’est du Canada.
ATTAQUES « ENFANTINES »
M. Couillard a toutefois précisé que la Maison-blanche « n’est pas les ÉtatsUnis » et que ses relations avec ses homologues de la Nouvelle-angleterre étaient très bonnes.
Le gouverneur démocrate du Connecticut Dan Malloy a convenu que les attaques de Donald Trump étaient « enfantines » et que lorsqu’on ne renforce pas une relation, on l’affaiblit. La veille, le républicain Phil Scott avait soutenu que M. Trump utilisait parfois un langage « irrespectueux ».
L’ALENA AU MENU
Par ailleurs, les négociations entourant la modernisation de l’accord de libre-échange nord-américain se poursuivent.
Philippe Couillard a dit qu’il n’était pas question pour le Québec d’abandonner la gestion de l’offre dans le secteur agricole.
Raymond Bachand, négociateur en chef pour le Québec dans ce dossier, ne craint d’ailleurs plus la menace américaine sur cette question. « Les Américains ne demandent plus l’abolition de la gestion de l’offre », a-t-il affirmé aux journalistes.
« On se rend compte aux États-unis qu’il n’y a pas un seul gouverneur ou sénateur qui ont demandé la fin de L’ALENA. Il y a une ligne rouge : L’ALENA va continuer, car le pouvoir du sénat est très fort dans les décisions commerciales », a-t-il ajouté.
Il dément également que le Canada est « isolé » alors que des négociations bilatérales entre le Mexique et les États-unis ont lieu depuis plusieurs semaines.
« Le Canada n’est pas mis à l’écart. Il y a une phase des négociations qui portent sur l’automobile. Le Canada et les États-unis, on a les mêmes intérêts. Dès que c’est terminé, on revient à la phase finale sur les grands dossiers, le Canada sera là. On est d’accord avec ce qui se passe actuellement. On n’est pas isolé, malgré ce qui se dit dans les médias », a dit M. Bachand.
Il estime que la politique de « dur » des États-unis, avec le Mexique, dans le domaine de l’automobile, « sert » les intérêts canadiens.