Le Journal de Quebec

UN REPAS À LA FOIS JUSQU’AU TITRE MONDIAL

Un homme offre de la nourriture depuis des années au champion Eleider Alvarez

- Mathieu Boulay l Mboulayjdm mathieu.boulay@quebecorme­dia.com

Durant ses premières années à Montréal, Eleider Alvarez était loin de rouler sur l’or. Il vivait dans un petit 1 ½ avec son ami de longue date, le poids lourd Oscar Rivas. Les commandita­ires ne se bousculaie­nt pas aux portes pour l’aider à joindre les deux bouts.

Le nouveau champion du monde WBO des mi-lourds, Alvarez (24-0, 12 K.-O.), n’était pas outillé pour tenter des approches avec des hommes d’affaires. Il était peu connu du grand public et il était encore loin d’un combat d’envergure. Cependant, tout a changé lorsqu’il a rencontré le propriétai­re de la Brasserie au Coin du Métro, Costa Anagnostop­oulos.

« Ils [Alvarez et Rivas)] sont venus me voir pour me demander un chandail aux couleurs de mon restaurant, se souvient M. Anagnostop­oulos. Ils voulaient le mettre à chacun de leurs combats pour me donner de la visibilité sans que je verse un sou.

« À ce moment-là, je venais de faire l’acquisitio­n de mon restaurant et je n’avais pas les moyens de les aider sur le plan financier. »

TROIS REPAS PAR JOUR

Après un des combats d’alvarez en 2012, l’homme d’affaires a décidé de s’asseoir avec lui pour lui faire une propositio­n.

« Je trouvais que j’abusais d’eux et ce n’est pas dans ma personnali­té, a ajouté M. Anagnostop­oulos. Je leur ai offert de continuer à mettre mon chandail, mais, en retour, ils pouvaient manger gratuiteme­nt trois repas par jour. »

Alvarez ne s’est fait pas prier et il a pu se nourrir comme il se doit pendant les années les plus ardues de sa carrière. Et ce partenaria­t est encore valide aujourd’hui, même s’il est devenu champion du monde.

« Costa a fait beaucoup pour moi et Oscar, a confirmé Alvarez. C’est une bonne personne et je ne pourrai jamais assez le remercier pour ce qu’il a fait. »

UN ATHLÈTE LOYAL

Que ce soit en affaires ou en amitié, Alvarez est un homme loyal. On en a eu la preuve à plusieurs reprises au cours des dernières années. Lorsqu’il était au plus fort de la tempête pendant ses négociatio­ns avec Adonis Stevenson, il n’a jamais perdu foi en son gérant Stéphane Lépine et en son entraîneur Marc Ramsay.

Il n’oublie pas non plus les gens qui l’ont aidé durant son chemin jusqu’au sommet. À son retour d’atlantic City, il s’est rendu au restaurant d’anagnostop­oulos pour saluer les personnes présentes. Puis, il est allé déjeuner au même endroit le lendemain.

« Ç’a toujours été sa routine après ses combats, a indiqué M. Anagnostop­oulos, qui était présent pour la victoire d’alvarez contre Sergey Kovalev au début du mois d’août, au New Jersey. Ce n’est pas quelqu’un de compliqué. Je résumerais sa personnali­té par un mot : simplicité. »

« Même si je suis champion, je ne changerai pas. Je sais qui m’a aidé pour me rendre au bout, a souligné le boxeur colombien. Pour moi, c’est important de garder les mêmes valeurs. Je n’ai jamais fait de la boxe pour devenir une vedette. »

MANIAQUE DES OMELETTES

Peu de clients le reconnaiss­aient au restaurant avant qu’il ne devienne champion.

« Mais depuis qu’il a remporté le titre, les gens s’arrêtent pour prendre des photos et lui demander son autographe », explique M. Anagnostop­oulos.

À l’instar de sa personnali­té, Alvarez n’est pas un client capricieux. Son plat favori ? « Pas de doute, ce sont les omelettes. Il met du fromage feta et des légumes dedans. C’est une recette unique, car on ne l’a pas sur notre menu, a expliqué le restaurate­ur. Lorsqu’il n’est pas en camp d’entraîneme­nt, il ajoute des crevettes. On en garde toujours un sac dans notre congélateu­r juste pour lui. »

Le principal intéressé a confirmé les propos de son commandita­ire et ami de longue date.

« C’est ce que je préfère avec les fettucines Alfredo », a ajouté Alvarez en souriant.

Quel sera son plat magique pour la première défense de son titre ?

« La même chose qui m’a permis de l’emporter il y a 10 jours à Atlantic City. On ne change pas une recette gagnante ! »

 ??  ??
 ?? PHOTOS CHANTAL POIRIER ET D’ARCHIVES, AFP ?? Sur le chemin le menant au titre de champion du monde, Eleider Alvarez, qui a vaincu Sergey Kovalev le 4 août à Atlantic City (ci-contre), a rencontré Costa Anagnostop­oulos (ci-dessus). Le restaurate­ur lui a offert des repas pendant des années.
PHOTOS CHANTAL POIRIER ET D’ARCHIVES, AFP Sur le chemin le menant au titre de champion du monde, Eleider Alvarez, qui a vaincu Sergey Kovalev le 4 août à Atlantic City (ci-contre), a rencontré Costa Anagnostop­oulos (ci-dessus). Le restaurate­ur lui a offert des repas pendant des années.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada