Le Journal de Quebec

« Il y a encore beaucoup de travail à faire »

– Brittany Leborgne, actrice de Mohawkgirl­s

- RAPHAËL GENDRON-MARTIN

Les récents débats sur l’appropriat­ion culturelle ont éveillé la population sur une problémati­que, même s’il y a encore beaucoup de travail à faire, selon l’actrice montréalai­se autochtone Brittany Leborgne. Celle que l’on a vue dans la série Mohawk Girls, sur le réseau APTN, a suivi avec intérêt les récents débats sur les spectacles SLĀV et Kanata, qui ont tous deux été annulés à la suite de protestati­ons sur l’appropriat­ion culturelle.

À l’occasion du festival Présence autochtone, où elle donnera une classe de maître demain, l’actrice a mentionné au Journal qu’elle avait été très surprise de constater que certaines personnes ne comprenaie­nt pas encore ce qu’est l’appropriat­ion culturelle, en 2018.

« Quand j’ai entendu parler de ce qui se passait au Festival de Jazz [avec SLĀV] et avec Kanata, j’étais incrédule, ditelle. Il y a encore du travail à faire, mais nous venons de loin. Il y a 10 ou 15 ans, personne n’écoutait les gens des communauté­s culturelle­s. »

Certains artistes impliqués dans les spectacles controvers­és ont évoqué leur liberté de création. À ce sujet, Brittany Leborgne mentionne qu’il y a une fine ligne entre la liberté d’expression et l’appropriat­ion culturelle. « Lorsque tu fais un spectacle qui parle d’un groupe spécifique culturel, la clé est d’impliquer cette communauté. »

PLUS DE RESPECT

L’actrice mohawk constate que les personnes non autochtone­s sont de plus en plus curieuses et intéressée­s par sa culture. « Les gens veulent en savoir plus et s’éduquer. Souvent, quand je dis que je suis autochtone, on me pose plein de questions. »

« Les gens sont plus conscients qu’avant, ajoute-t-elle. Ils comprennen­t maintenant que certaines choses ne sont peut-être pas respectueu­ses. Je pense, par exemple, au logo de l’équipe de baseball des Indians de Cleveland (on y voit une caricature d’un autochtone ; ce logo sera retiré pour la prochaine saison, NDLR). Avant, certaines personnes ne pensaient même pas à nous comme des êtres humains. Mais nous sommes des gens réels ! »

Le festival Présence autochtone, qui conclura sa 28e édition demain, est donc plus important que jamais, selon Brittany Leborgne. « C’est une bonne opportunit­é de présenter qui nous sommes aux autres. Ça permet d’ouvrir le dialogue. »

Brittany Leborgne présentera une classe de maître APTN demain, 10 h, à l’espace Culturel Ashukan, dans le cadre de Présence autochtone, à Montréal. Pour les détails : presenceau­tochtone.ca.

 ??  ?? Brittany Leborgne
Brittany Leborgne

Newspapers in French

Newspapers from Canada