Le Journal de Quebec

Rira bien qui rira le premier

- GUY FOURNIER guy.fournier @quebecorme­dia.com

Radio-canada semble avoir donné comme consigne à plusieurs de ses animateurs et animatrice­s l’inverse du proverbe bien connu : « Rira bien qui rira le dernier ». Franco Nuovo, Karine Lefebvre et Marie-france Bazzo, entre autres, se font les champions de la consigne du rire à tout prix.

Est-ce nécessaire de toujours désamorcer par une blague intempesti­ve un propos sérieux et enrichissa­nt comme s’il pouvait rebuter une partie de l’auditoire ? A-t-on besoin d’un billet qui se veut humoristiq­ue pour « alléger » une émission ? Cet été, à Gravel le matin, par exemple, les hors-d’oeuvre des « divulgâche­urs », héritiers d’un humour de cégep, étaient-ils une façon adéquate d’instruire les auditeurs sur les spectacles ?

Entre le ton monotone et soporifiqu­e d’alain Gravel et celui jovialiste de Nuovo, il doit bien y avoir un moyen terme. Qui donc a introduit à Radio-canada cette façon de faire de la radio et de la télé comme si l’auditoire n’existait pas ? Comme si une émission était une soirée de famille ou une rencontre de « chums » qui discutent et s’amusent entre eux comme s’ils étaient seuls au monde.

UNE ATMOSPHÈRE DE COUR D’ÉCOLE

Serait-ce Joël Le Bigot, ce talentueux animateur devenu un bavard impertinen­t et prétentieu­x? Histoire d’aguicher l’auditoire, son émission du samedi matin commence presque toujours par de longues minutes de propos à « usage interne » qui précèdent le générique d’ouverture. Les plaisanter­ies d’initiés continuent d’ailleurs tout au long de l’émission.

Ce style décontract­é et désinvolte, cette atmosphère de camp d’été ou de cour d’école, a contaminé plusieurs autres émissions. Marie-france Bazzo, Karine Lefebvre, Christiane Charrette et même la non moins excellente Marie-louise Arsenault y ont succombé. Sans compter que tous ces animateurs et animatrice­s réduisent souvent la télé et la radio du diffuseur public aux dimensions étriquées du Plateau Mont-royal.

La direction devrait leur rappeler que télé et radio de Radio-canada sont relayées A mari usque ad mare et qu’elles constituen­t pour beaucoup de Canadiens les seules voix francophon­es qu’ils entendent.

L’ADIEU DE JIM CORCORAN

Là-dessus, il faut le dire encore, la CBC fait du meilleur travail que la SRC. Durant trente ans, par exemple, dans son émission À propos, Jim Corcoran a fait entendre la musique du Québec et des pays francophon­es à tous les Canadiens. Sans se sentir obligé de faire une blague ou d’éclater de rire à tout moment. À compter du 8 septembre, Florence K prendra la relève à CBC Radio One, puis, le lendemain, son émission intitulée C’est formidable sera diffusée à CBC Music.

Je connais assez Florence K pour prédire qu’elle ne misera pas non plus sur des rires intempesti­fs pour retenir son auditoire anglophone.

LA COUPE ROGERS

Même si à Toronto comme à Montréal la pluie et les orages ont joué un mauvais tour aux amateurs de la Coupe Rogers, les deux chaînes de TVA Sports ont réussi à se tirer d’affaire sans trop recourir aux reprises. Quelques matchs, comme celui de Félix Auger-aliassime contre Daniil Medvedev et la finale entre Sloane Stephens et Simona Halep, furent de vraies pièces d’anthologie.

Frédéric Lord et Jocelyn Robichaud ont commenté avec intelligen­ce et sobriété le tournoi masculin. Pour le tournoi des femmes présenté à Montréal, Paul Rivard, encore une fois, s’est montré plus volubile qu’il ne faut. Au tennis, le silence est d’or !

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