Le Journal de Quebec

La goutte qui fait déborder le vase

- RICHARD MARTINEAU richard.martineau@quebecorme­dia.com

Je ne pensais jamais écrire ça dans ma vie, mais je voudrais remercier Louis T. de tout coeur.

En laissant sous-entendre que la candidate du PQ Michelle Blanc était raciste, juste parce qu’elle avait écrit sur Twitter que les gens qui songeaient à voter blanc aux prochaines élections n’avaient qu’à voter pour elle, le pseudo-humoriste de Radio-canada a montré (à son corps défendant, bien sûr) à quel point la chasse aux « méchants racistes » est devenue complèteme­nt loufoque.

DANS LE BLANC DES YEUX

Tous ceux qui ont le moindremen­t de culture savent ce que « voter blanc » veut dire : insérer un bulletin de vote dans l’urne sans avoir coché une seule case. Une façon de protester et de dire : « Aucun candidat ne m’intéresse ».

Mais Louis T., visiblemen­t, ne connaissai­t pas cette expression. Même s’il travaille à Radio-canada. Pour lui, « voter blanc », c’est « voter pour un Blanc ». Donc, à ses yeux, lorsque Michelle Blanc écrivait, pour rire, tant qu’à voter blanc, votez pour moi, la candidate péquiste voulait dire : « Tant qu’à voter pour un Blanc, votez pour moi ».

Ce qui est, bien sûr, complèteme­nt dingue. Il faut vraiment vouloir associer le PQ au racisme (sport préféré des libéraux et de la gogauche inclusive) pour dire une telle sottise.

Heureuseme­nt, le backlash n’a pas tardé.

Il n’aura fallu que quelques secondes pour que de nombreux internaute­s, écoeurés de voir le mot « racisme » utilisé à toutes les sauces, se mettent à se moquer de Louis T. sur Twitter sous le hashtag #Fairesonlo­uist. « Je dors dans des draps blancs, je dois être raciste. » « J’ai regardé un film avec Michel Blanc, je dois être raciste. »

« Quand Québec solidaire a dit qu’il fallait faire la lutte à la pauvreté, Louis T. a cru qu’il fallait lancer des roches aux pauvres. »

« Je voulais dire quelque chose à propos de Louis T., mais je ne m’en souviens pas, j’ai un blanc… » « Quoi, tu préfères le sel au poivre ? Raciste ! » « J’ai passé une nuit blanche, suis-je raciste ? »

RAS LE BOL

La sortie de Louis T. est, comme on dit, la goutte qui a fait déborder le vase. La paille qui a cassé le dos du chameau. Les amis de Louis T. ne le savent peut-être pas, mais la plupart des gens commencent à en avoir ras le pompon de ces accusation­s de racisme et d’appropriat­ion culturelle lancées à tort et à travers par une bande d’excités.

Cet été, c’est bien simple, ça n’arrête pas. Tu dis que tu as attendu en file indienne, car c’était noir de monde ? Tu es un raciste fini. Un membre en règle du KKK. Le mot « racisme » est tellement utilisé à toutes les sauces qu’il ne veut plus rien dire. Les antiracist­es ont fini par banaliser le vrai racisme.

Heureuseme­nt, la sortie stupide de Louis T. a encouragé les gens qui en ont ras le bol à briser leur mutisme et à utiliser l’humour pour contre-attaquer.

Espérons que ça ne s’arrêtera pas là.

Les gens en ont ras le bol de ces fausses accusation­s de racisme…

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