Le cinéma Le Clap quittera la Pyramide l’an prochain
Le célèbre cinéma déménage à Place Ste-foy et s’attend à une « augmentation rapide » de son achalandage
Le cinéma Le Clap va déserter l’an prochain la Pyramide, qui l’a vu grandir à Sainte-foy depuis plus de trois décennies, pour une toute nouvelle adresse dans le pôle commercial du boulevard Laurier.
Le cinéma indépendant a annoncé, hier, qu’il allait s’installer dès la fin 2019 à Place Ste-foy.
Les travaux évalués à plus de 10 millions de dollars commenceront incessamment dans les espaces laissés vacants par le restaurant L’académie et la boutique Omer Deserres, tout près du boulevard Hochelaga.
Ce faisant, Le Clap passera de sept à douze salles « à la fine pointe de la technologie ». Les écrans seront au moins deux fois plus grands en superficie. Le plus grand fera près de 50 pieds de large.
VIRAGE MAJEUR
« C’est un changement très important », reconnaît d’emblée le directeur général du Clap, Robin Plamondon. Il estime que le déménagement s’imposait pour assurer la croissance de l’entreprise.
« À l’heure actuelle, il y a souvent des films qu’on est obligé de retirer de la présentation à l’affiche, pas parce que le film ne fonctionne plus, mais parce qu’on n’a plus d’espace disponible », explique-t-il.
Une étude de marché a démontré que les clients voulaient des lieux de visionnement plus confortables et plus d’espaces de stationnement. Le nouveau site répond à ces attentes. Le Clap s’approche aussi de la tête des ponts, un secteur en pleine effervescence, sans trop s’éloigner de la cité étudiante, selon Robin Plamondon, qui s’attend à une augmentation « très rapide » de l’achalandage.
Avec un espace de 40 000 pieds carrés, le nouveau Clap sera deux fois et demie plus grand que le présent cinéma. L’enseigne promet de ne pas déroger à sa mission de présenter une programmation diversifiée.
DES COMMERÇANTS SECOUÉS
À la Pyramide, mardi, l’annonce du Clap suscitait la déception et la surprise chez les commerçants.
C’est d’ailleurs Le Journal qui a appris la nouvelle à André-françois Blanchette, copropriétaire du Groupe Blanchette, qui possède quatre restaurants dans le bâtiment. « C’est malheureux. C’est un gros joueur qui quitte », reconnaît-il.
Le propriétaire de la Pyramide n’a pas caché ses regrets lui non plus, mais a dit comprendre le choix de son locataire. « Avec un taux d’occupation qui frôle la pleine capacité, il nous était impossible de [lui] offrir un espace supplémentaire », a commenté Sylvain Gilbert.
Les clients du Clap, eux, saluaient les projets de l’enseigne. « Ici, on a parfois de la difficulté pour le stationnement. Là-bas, on n’en aura pas », affirme Bernard Duclos, un client de la première heure.
En tenant compte de l’ouverture en novembre d’une deuxième succursale à Loretteville, ce sont 13 salles de cinéma que Le Clap s’apprête à ajouter dans la région de Québec, en plus de créer une trentaine d’emplois.
L’entreprise entend se concentrer sur ces deux succursales « pour les prochains mois », mais n’exclut pas de s’étendre encore. « C’est une question de timing et d’opportunité. On a toujours dit qu’on avait un intérêt pour le centre-ville [de Québec] », glisse le directeur général, bien qu’aucun projet ne soit sur la table à cet effet pour l’instant.