Le Journal de Quebec

« Monsieur 3 % » est mort avant d’être jugé

Il était atteint d’un cancer depuis plusieurs années

- AXEL MARCHAND-LAMOTHE ET MICHAËL NGUYEN

L’un des acteurs centraux des scandales de collusion allégués à Montréal et témoin coloré de la commission Charbonnea­u est mort hier matin sans jamais avoir été jugé.

Bernard Trépanier, mieux connu sous le surnom de « Monsieur 3 % », était atteint d’un cancer depuis plusieurs années, au point d’obtenir un procès séparé de ses coaccusés dans l’affaire du Faubourg Contrecoeu­r, puis l’arrêt complet des procédures en juin dernier.

« Il est décédé ce matin [hier] entouré de sa famille à son domicile », a fait savoir son avocat et ami Daniel Rock.

JAMAIS JUGÉ

Sa mort met définitive­ment fin aux différents recours contre lui devant les tribunaux. Ils avaient été enclenchés d’abord il y a six ans, et stoppés en raison de son état de santé précaire il y a deux mois.

En 2012, M. Trépanier avait été arrêté par L’UPAC et accusé de fraude, d’abus de confiance, de fraude envers le gouverneme­nt et de complot pour fraude commis entre 2004 et 2007.

Certains de ses coaccusés, dont l’ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal Frank Zampino et l’entreprene­ur en constructi­on Paolo Catania, ont pour leur part été acquittés en mai dernier.

Ces accusation­s étaient en lien avec le scandale du Faubourg Contrecoeu­r à Montréal. La Couronne alléguait que l’entreprise de M. Catania avait été favorisée dans l’octroi du contrat du développem­ent immobilier.

Puis en 2017, M. Trépanier, qui était l’ancien grand argentier du défunt parti Union Montréal du maire Gérald Tremblay, avait à nouveau été accusé, cette fois en lien avec un système de partage de contrats entre 2001 et 2009. Il devait théoriquem­ent revenir en cour dans ce dossier.

LES 3 %

Son surnom de « Monsieur 3 % » lui venait de la ristourne qu’il exigeait pour la formation politique auprès des entreprene­urs qui remportaie­nt les appels d’offres publics dans la métropole.

Son passage à la commission Charbonnea­u en 2013 est demeuré dans les annales en raison de ses déclaratio­ns colorées dont le fameux « Un chum, c’t’un chum » à propos de Frank Zampino. Il avait aussi certains « trous de mémoire » commodes lors de son témoignage. Dans les années 1990, il a travaillé comme organisate­ur dans des campagnes électorale­s municipale­s à Montréal, Laval, Saint-jérôme, Repentigny, Boisbriand et Longueuil notamment.

Newspapers in French

Newspapers from Canada