« Monsieur 3 % » est mort avant d’être jugé
Il était atteint d’un cancer depuis plusieurs années
L’un des acteurs centraux des scandales de collusion allégués à Montréal et témoin coloré de la commission Charbonneau est mort hier matin sans jamais avoir été jugé.
Bernard Trépanier, mieux connu sous le surnom de « Monsieur 3 % », était atteint d’un cancer depuis plusieurs années, au point d’obtenir un procès séparé de ses coaccusés dans l’affaire du Faubourg Contrecoeur, puis l’arrêt complet des procédures en juin dernier.
« Il est décédé ce matin [hier] entouré de sa famille à son domicile », a fait savoir son avocat et ami Daniel Rock.
JAMAIS JUGÉ
Sa mort met définitivement fin aux différents recours contre lui devant les tribunaux. Ils avaient été enclenchés d’abord il y a six ans, et stoppés en raison de son état de santé précaire il y a deux mois.
En 2012, M. Trépanier avait été arrêté par L’UPAC et accusé de fraude, d’abus de confiance, de fraude envers le gouvernement et de complot pour fraude commis entre 2004 et 2007.
Certains de ses coaccusés, dont l’ancien président du comité exécutif de la Ville de Montréal Frank Zampino et l’entrepreneur en construction Paolo Catania, ont pour leur part été acquittés en mai dernier.
Ces accusations étaient en lien avec le scandale du Faubourg Contrecoeur à Montréal. La Couronne alléguait que l’entreprise de M. Catania avait été favorisée dans l’octroi du contrat du développement immobilier.
Puis en 2017, M. Trépanier, qui était l’ancien grand argentier du défunt parti Union Montréal du maire Gérald Tremblay, avait à nouveau été accusé, cette fois en lien avec un système de partage de contrats entre 2001 et 2009. Il devait théoriquement revenir en cour dans ce dossier.
LES 3 %
Son surnom de « Monsieur 3 % » lui venait de la ristourne qu’il exigeait pour la formation politique auprès des entrepreneurs qui remportaient les appels d’offres publics dans la métropole.
Son passage à la commission Charbonneau en 2013 est demeuré dans les annales en raison de ses déclarations colorées dont le fameux « Un chum, c’t’un chum » à propos de Frank Zampino. Il avait aussi certains « trous de mémoire » commodes lors de son témoignage. Dans les années 1990, il a travaillé comme organisateur dans des campagnes électorales municipales à Montréal, Laval, Saint-jérôme, Repentigny, Boisbriand et Longueuil notamment.