Le Journal de Quebec

Des cégeps de Québec divisés

- DAPHNÉE DION-VIENS

Des cégeps sont divisés concernant l’ouverture en octobre d’un point de vente de la Société québécoise du cannabis à SainteFoy à proximité de leur campus, certains se montrant plus tolérants que d’autres.

Rappelons que l’emplacemen­t de cette succursale ne fait pas l’unanimité non plus au sein du gouverneme­nt Couillard. La ministre déléguée à la Santé publique, Lucie Charlebois, défend cette décision alors que son collègue, le ministre de l’éducation Sébastien Proulx, se dit mal à l’aise avec ce choix.

Cette succursale sera située tout près des Halles de Sainte-foy, à environ 500 mètres du cégep de Sainte-foy et à 900 mètres du cégep Champlain St. Lawrence.

Or, le directeur de ce cégep anglophone, Edward Berryman, refuse de monter aux barricades. Il estime au contraire que le gouverneme­nt pourrait rater la cible si les points de vente étaient situés dans des endroits difficiles d’accès pour des jeunes qui consomment déjà.

CONTRER LE MARCHÉ NOIR

« Ce n’est pas quelque chose qu’on veut encourager. Mais si on envoie les lieux d’achat dans des parcs industriel­s camouflés, ça va permettre au marché noir de continuer, peut-être même de s’étendre », affirme M. Berryman, qui ne croit pas que l’emplacemen­t controvers­é de ce point de vente contribue à faire augmenter la consommati­on de cannabis chez les jeunes.

Ce dernier trace plutôt un parallèle avec la consommati­on d’alcool. « Il y a une succursale de la SAQ [Société des alcools du Québec] aux Halles de SainteFoy et des étudiants ivres, on n’en voit pas », lance-t-il.

Les préoccupat­ions sont toutefois plus grandes au cégep de Sainte-foy. « On est inquiet et préoccupé » par l’emplacemen­t de ce point de vente, affirme la directrice des affaires étudiantes et des communicat­ions, Claude Boutin.

Même son de cloche de la part de la Fédération des cégeps, qui avait déjà demandé à Québec d’interdire les points de vente à proximité de ses établissem­ents. Son président-directeur général Bernard Tremblay aurait souhaité que la SQDC fasse preuve de davantage de « prudence », surtout au cours de la période suivant la légalisati­on, prévue le 17 octobre.

TOLÉRANCE

De son côté, la rectrice de l’université Laval, Sophie D’amours, se montre plutôt tolérante. « Il y a des pour et il y a des contres », a-t-elle lancé, en soulignant qu’elle s’exprime sur cette question aussi « en tant que mère de famille ».

Tout comme le directeur du cégep St. Lawrence, Mme D’amours craint que les jeunes qui consomment déjà continuent de s’approvisio­nner auprès du crime organisé si les points de vente ne sont pas faciles d’accès.

Tout en rappelant qu’on retrouve majoritair­ement des adultes sur son campus, elle a affirmé avoir « confiance » en la SQDC afin de trouver « le meilleur équilibre » en lien avec leurs objectifs de santé publique.

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