Le Journal de Quebec

300 prêtres pédophiles protégés par l’église ont fait 1000 victimes

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NEW YORK | (AFP) Une enquête des services du procureur de Pennsylvan­ie publiée hier a mis au jour des agressions sexuelles perpétrées par plus de 300 « prêtres prédateurs » et couvertes par l’église catholique de cet État, dont ont été victimes au moins mille enfants.

Le rapport final, rédigé par un jury populaire auquel avaient été soumises les conclusion­s de l’enquête, indique que « quasiment tous les cas » allégués sont aujourd’hui frappés par la prescripti­on et ne peuvent être poursuivis pénalement.

En procédure pénale américaine, le ministère public peut soumettre des faits à un jury populaire, qui décidera s’il y a ou non matière à poursuites.

Deux prêtres ont néanmoins été inculpés, l’un pour des agressions sexuelles répétées sur plusieurs enfants, dont les plus récentes remontent à 2010.

L’autre prêtre, accusé d’agression sur un enfant de 7 ans, a plaidé coupable fin juillet, mais le chef d’accusation retenu est un délit et non un crime et n’est passible que de cinq ans d’emprisonne­ment au maximum.

RENDUS PUBLICS

Les jurés ont également choisi de rendre publics les noms de dizaines d’hommes d’église accusés de pédophilie par des éléments de l’enquête, même s’ils ne sont plus passibles de poursuites.

Le rapport évoque des agressions sexuelles dont certaines victimes présumées avaient moins de 10 ans.

Ce n’est pas la première fois qu’un jury populaire publie un rapport dévoilant des cas de pédophilie au sein de l’église catholique américaine, mais jamais une enquête n’avait révélé autant de cas.

« Des prêtres violaient des petits garçons et des petites filles, et les hommes d’église qui étaient leurs responsabl­es n’ont rien fait. Durant des décennies », ont écrit les membres du jury dans le rapport publié hier.

SOUS SILENCE

De nombreuses histoires, figurant dans le rapport, dépeignent une hiérarchie ayant souvent eu une démarche active pour ne pas ébruiter les cas d’abus sexuels et pour protéger les auteurs de ces agressions.

Hier, le procureur de Pennsylvan­ie, Josh Shapiro, a également souligné que l’enquête avait mis en cause l’attitude de plusieurs policiers refusant d’enquêter sur des accusation­s visant des prêtres.

Les jurés disent « reconnaîtr­e que beaucoup de choses ont changé [au sein de l’église catholique] ces 15 dernières années », mais soulignent que les deux inculpatio­ns montrent que « les abus d’enfants au sein de l’église n’ont pas disparu ».

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