Des tonnes de dossiers controversés
Avec le dossier éolien, Hydro Québec a hérité d’un dossier éminemment « politique » dont elle ne voulait pas, soutient le directeur académique de l’institut de l’énergie Trottier, Normand Mousseau. Un sujet chaud parmi tant d’autres qui doivent tracasser le PDG Éric Martel à l’heure actuelle. Car les dossiers épineux, ils n’en manquent pas présentement.
En tant que l’une des sociétés d’état les mieux connues et puisqu’elle a un impact direct sur le compte bancaire des contribuables québécois, Hydro Québec est scrutée à la loupe, autant par les médias que par la classe politique, le secteur privé et l’opinion publique.
PAS LE CHOIX D’OBÉIR
Avec l’éolien, comme avec plusieurs autres dossiers, « M. Martel n’a pas eu le choix » d’obéir aux pressions gouvernementales, dit M. Mousseau, ex-coprésident de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec et professeur à l’université de Montréal.
« L’actionnaire unique d’hydro Québec, c’est le gouvernement du Québec. Quand il décide qu’on va dans une direction, c’est soit “tu marches avec nous”, soit “tu débarques” », expose celui qui suit de près la question énergétique et des ressources naturelles depuis une quinzaine d’années.
Cette situation n’est pas particulière au Québec. Pas plus tard qu’il y a deux semaines, le nouveau premier ministre de l’ontario, Doug Ford, a par exemple mené l’ensemble du conseil d’administration d’hydro One à démissionner à la suite de controversées hausses de tarifs ces dernières années, cet enjeu ayant été l’un des plus marquants des récentes élections. M. Ford est arrivé à ses fins même si la société ontarienne est officiellement totalement indépendante du gouvernement.
Une situation qui expose à quel point tout ce qui touche l’électricité et ses liens avec l’état peut s’avérer explosive pour ceux qui acceptent de s’y aventurer.