Le Journal de Quebec

Les pères d’aujourd’hui

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

On a souvent l’impression que les pères d’aujourd’hui sont différents de ceux d’hier parce qu’ils participen­t davantage à la vie familiale et s’investisse­nt dans l’éducation de leurs enfants. Mais est-ce une impression ou la réalité? Il est probableme­nt vrai que nos pères et nos grands-pères étaient moins impliqués dans les activités familiales (éducation des enfants, etc.), mais il est aussi vrai que la majorité des hommes d’aujourd’hui ont de la difficulté à s’impliquer au plan émotif puisqu’ils sont souvent dans le déni de leurs propres besoins affectifs, refoulés et absents à eux-mêmes.

Fréquemmen­t les hommes jeunes et vieux, accusent des difficulté­s à exprimer leurs émotions. Ils les ressentent sous diverses formes mais trouvent difficile lorsque vient le temps de les exprimer, de les communique­r de façon efficace. Et ce qui est encore plus pernicieux dans la dynamique masculine, c’est que moins on exprime ce qu’on ressent, moins on devient en mesure de reconnaîtr­e nos émotions. Cette insensibil­ité nous amène à retourner en la présence des gens stressants jusqu’à ce que les troubles apparaisse­nt.

Oui certaines femmes ont de la difficulté avec leurs émotions, mais chez les hommes, ça semble encore plus généralisé. Pourquoi? Difficile d’en cibler les causes exactes, mais si on regarde ça d’un peu plus près, on réalise que les renforceme­nts sociaux jouent un rôle déterminan­t. Dès l’adolescenc­e les filles sont déjà plus intéressée­s à partager des contenus intimes entre elles, alors que ce qui motive l’interactio­n entre les garçons est définitive­ment l’action. Un jeune garçon vivant des conflits avec ses parents s’aperçoit vite que ses pairs sont mal à l’aise s’il aborde le sujet. Entretenu dans son cloître émotif par les standards sociaux et ses expérience­s relationne­lles, le jeune garçon grandit et devient père à son tour. Souvent mal à l’aise avec l’expression émotive de son entourage, il aura tendance malgré lui à renforcer la retenue émotive de son propre garçon tout en encouragea­nt l’expression de sa fille.

Les hommes souffrent de ne pas avoir appris à être en contact avec leurs émotions. Ils refoulent jusqu’à en être affectés au plan de la santé physique et mentale. Certains sortent de ce cercle vicieux intergénér­ationnel en reconnaiss­ant leurs déficits et leurs souffrance­s. Bien accompagné­s ensuite, ils arrivent à se connecter émotivemen­t, permettant du même coup à leurs fistons de mieux s’épanouir. N’est-ce pas là le réel objectif de tout parent? Frankie Bernèche, Ph, D. Professeur de psychologi­e

Normal que l’homme mette plus d’emphase dans le partage des tâches ménagères et l’occupation des enfants vu sa propension à être dans l’action. Mais la mère, vous n’en parlez pas? Je reste convaincue qu’elle aussi a une part importante dans le maintien du garçon dans la conformité des stéréotype­s sociaux habituels, sécurisant­s et connus de tous. Se pourrait-il qu’en tant que femme, on attende encore de nos garçons qu’ils soient forts et sans peur, pour répondre au rôle de protecteur qu’on leur destine?

Pas surprenant que Mimi soit jalouse de sa belle-soeur (conjointe du frère de son mari), quand on lit ce qu’elle décrit sur ce qui se passe entre elle et son mari. C’est évident qu’ils ont eu, ou ont toujours une relation intime. La lettre de bêtises qu’elle vous a soumise Louise et qu’elle souhaite envoyer à cette femme, ce serait un coup d’épée dans l’eau. Elle a juste à dire à son mari de se décoller de la belle-soeur. Et s’il n’obtempère pas, ce sera à elle d’agir en conséquenc­e. Si elle en a le courage. DL, célibatair­e et pas trop malheureus­e

Comme vous touchez un point crucial en mentionnan­t le mot courage, j’y ajouterais : avoir le courage de se faire respecter! Quand dans un couple on est incapable de dire à son partenaire que son comporteme­nt est inacceptab­le et nous blesse, on se met dans une position d’infériorit­é destructri­ce pour soi-même.

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